16h15 & 20h30 |LIBERTÉ
DE TONY GATLIF · FRANCE · 2010 · 1H45 AVEC MARC LAVOINE, JAMES THIÉRRÉE…
En 1943, une famille tsigane arrive dans un village pour les vendanges. Les nouvelles lois du régime de Vichy interdisent désormais tout vagabondage et errance. Les carnets anthropométriques ne sont plus su sants pour prouver leur identité et assurer leur sécurité… « Tony Gatlif chante en images le peuple gitan depuis des années avec passion, musique et générosité. Pour la première fois, il filme une page d’histoire méconnue ou ignorée : le sort des gitans en France pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il montre avec précision quelles ont été les mesures d’exclusion subies par les Roms et filme la précarité de ces gens du voyage. Il saisit leurs croyances païennes, leurs peurs, leur fierté aussi. Sans oublier, le portrait de deux Justes : le Maire du village qui fait fi du qu’en-dira- t-on et l’institutrice. Liberté est traversé et illuminé par une nécessité impérieuse transcendée par des longs travellings de cavalcades et le jeu habité de James Thierrée, génial enfant de la balle et petit- fils de Chaplin. Liberté n’a pas volé son prix du public à Pessac ! » – François Aymé
18h30 ⎥ HISTOIRE DES DÉNATURALISÉS SOUS VICHY par CLAIRE ZALC
L’INTERVENANT : Claire Zalc est historienne, char- gée de recherches au CNRS. Elle s’intéresse à l’his- toire sociale de l’immigration et des entrepreneurs étrangers, et à celle des populations juives pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a publié Melting Shops. Une histoire des commerçants étrangers en France (Perrin, 2010), et, avec Nicolas Mariot, Face à la persécution. 991 Juifs dans la guerre (Odile Jacob, 2010). Elle publie au Seuil, en sep- tembre 2016 : Dénaturalisés. Les retraits de na- tionalité sous Vichy.
LE COURS : « Les dénaturalisations font figure de fleuron de la politique du tout nouvel État français. Le 10 octobre 1940, le chef de l’État français la cite au 1er rang dans l’énumération des chantiers de la Révolution nationale. Le texte correspond à une vo- lonté de “purification de la société” qui puise dans le registre de la construction d’une France nouvelle, nettoyée de ses éléments douteux. Sa présentation rhétorique par Vichy est faite comme un retour aux traditions, qui auraient été dévoyées par la Répu- blique : il s’agit “d’éliminer de la communauté fran- çaise les éléments douteux qui s’y sont glissés à la faveur de certaines complaisances administra- tives ou politiques dont le gouvernement entend faire table rase.” » – Claire Zalc, in La Vie des idées.