WEST SIDE STORY

Note d’intention du réalisateur : « Le monde, autour de nous, change, mais, quels que soient ces changements, les valeurs portées par cette histoire demeurent. D’autant qu’elles sont d’actualité, plus que jamais. Je suis amoureux de West Side Story depuis que mes parents ont acheté le 33-tours, l’enregistrement de la pièce représentée à Broadway en 1957. […] J’avais 10 ou 11 ans. […] Il se trouve que j’ai eu plusieurs projets de musicals au fil des ans, jusqu’au moment où j’ai compris que j’en avais un sous la main, West Side Story, et je me suis décidé. D’abord, c’est une histoire d’amour. C’est Roméo et Juliette avec de la musique. De plus, je pense que cette œuvre a un contenu social et historique, et il était possible de réexaminer les rapports de ces deux groupes ethniques, les Portoricains – les Sharks – et les immigrants blancs – les Jets. J’ai cherché un équilibre entre ces deux bandes. Dans ma version, les Sharks ont des jobs, ils ont des familles, ils travaillent dur, leurs parents ont quitté Porto Rico dans l’espoir de réaliser le grand rêve américain. Les Jets, eux, sont là depuis deux ou trois générations, et ils n’ont rien. Je voulais montrer la possibilité de briser les barrières qui séparent ces deux communautés. Les auteurs du drame original, Arthur Laurents, Stephen Sondheim, Leonard Bernstein, Jerome Robbins, se sont concentrés sur l’histoire d’amour et sur le conflit racial qu’elle engendrait. Le scénario de mon film, écrit par Tony Kushner, l’auteur d’Angels in America, avec lequel j’ai travaillé pour Munich et Lincoln, va plus loin dans l’exploration de ces thèmes complexes. […] Nous voulions créer des personnages très réalistes et les mettre en relation avec les profondes divisions qui fracturent le monde aujourd’hui. Il était important de conserver ces thèmes, tout en laissant l’intrigue intacte. […] Concernant la chorégraphie, les répétitions ont duré plus longtemps que le tournage ! On a répété pendant cinq mois et tourné en quatre. Et, comme vous le savez, je ne répète jamais, quel que soit le film. C’était donc une nouvelle façon de travailler, pour moi. Mais là, c’était nécessaire. » ⎥ Steven Spielberg (extrait de L’Obs)