Fraîchement césarisé, Pierre Niney endosse dans son dernier film le rôle d’un aspirant écrivain qui réalise ses rêves de gloire en usurpant le manuscrit d’un autre. Annonciateur d’une réflexion sur le processus créatif, ce point de départ est surtout prétexte à développer un thriller haletant et divertissant. Les rebondissements s’enchaînent à mesure que se déploie l’engrenage inéluctablement issu de l’imposture originelle. Dans un rôle qui rompt avec son image lisse de bon élève du cinéma français, Pierre Niney joue avec brio l’enlisement d’un homme dans le mensonge, dans une alliance subtile entre une fragilité et une force de décision motivée par des circonstances désespérées. Décidé à préserver son secret dont dépend son idéal social et amoureux, l’homme déploie sous nos yeux tous les efforts pour se débattre dans les eaux déchaînés dans lesquelles il se trouve plongé. Avec ce second long-métrage, le jeune réalisateur Yann Gozlan reste dans la même veine que son premier film, Captifs, qui versait déjà dans le film de genre et le thriller psychologique. Ici encore, l’efficacité dramatique tient dans l’atmosphère pesante et la focalisation sur le point de vue du héros, ferment d’une empathie du spectateur pour cet homme ordinaire, pas si idéal que cela…
Audrey PAILHES
Un homme idéal
Réalisateur(s) : Yann Gozlan
Acteur(s) : Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon…
Genre(s) : thriller à la française aux allures de «plein soleil»
Origine : France
Durée : 1h37
Synopsis : Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder...