THE BIRTH OF A NATION

THE BIRTH OF A NATION

THE BIRTH OF A NATION

Réalisateur(s) : Nate Parker
Acteur(s) : Nate Parker, Armie Hammer, Penelope Ann Miller
Genre(s) : Drame, historique - Interdit aux moins de 12 ans
Origine : USA
Durée : 1h50
Synopsis : Trente ans avant la guerre de Sécession, Nat Turner est un esclave cultivé et un prédicateur très écouté. Son propriétaire, Samuel Turner, qui connaît des difficultés financières, accepte une offre visant à utiliser les talents de prêcheur de Nat pour assujettir des esclaves indisciplinés. Après avoir été témoin des atrocités commises à l’encontre de ses camarades opprimés, et en avoir lui-même souffert avec son épouse, Nat conçoit un plan qui peut conduire son peuple vers la liberté…

The Birth of a Nation est inspiré de l’histoire du personnage NatTurner, qui en 1831, en
Virginie, déclencha la première révolte meurtrière contre des propriétaires de plantation (et leurs familles), révolte qui se termina par un massacre avec comme phase ultime, la pendaison du meneur. Avec ce titre, Nate Parker place délibérément son film dans la perspective de la longue marche des Etats-Unis vers la paix civile et l’égalité, avec une dimension fondatrice pour ce fait historique. Le titre s’affiche comme une réponse revendiquée au film de D. W. Griffith, Birth of a Nation, qui faisait l’éloge en 1915 du Ku Klux Klan. Les déclinaisons de l’affiche du film détournant ou utilisant le drapeau américain ne font que redoubler cette dimension militante du film. La singularité de cette histoire tient notamment dans la personnalité et le parcours de NatTurner. Son apprentissage aisé de la lecture, sa proximité avec la famille propriétaire de la plantation et enfin sa connaissance de la Bible et son goût de la religion, vont le distinguer radicalement des autres esclaves. Parmi les ressorts dramatiques et narratifs du film, viennent au premier plan, toute l’hypocrisie et le cynisme contenus dans l’instrumentalisation de la foi chrétienne véhiculée par Nat Turner lui-même, afin de contenir toute tentative de résistance chez les esclaves. A l’instar de Twelve Years a Slave, le film décrit, de manière documentée, non seulement les rapports de domination entre les planteurs blancs et les esclaves noirs, mais également les punitions, voire les scènes d’humiliation ou de tortures qui sont monnaie courante. Les prêches de NatTurner diffusés dans les plantations de sa région permettent à l’auteur de dresser une galerie de petits planteurs blancs, très décalés par rapport à l’image des gros propriétaires opulents souvent montrés à l’écran. Cette production historique ambitieuse concentre toute son intensité sur l’engrenage infernal de l’exploitation, du racisme et de la violence. ⎥ FRANÇOIS AYMÉ

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