Sons

Sons

Sons

Réalisateur(s) : Gustav Möller
Acteur(s) : Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull Sarning, Dar Salim
Genre(s) : Carcéral - Tout public avec avertissement
Origine : Danemark
Durée : 1h40
Synopsis : Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu'un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l'unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison.

Après le centre d’appel d’urgences dans The Guilty (2018), le réalisateur danois Gustav Möller propose un autre décor confiné et tendu dans Sons, celui d’une prison de Copenhague. Le lieu devient une véritable arène où se développent les personnages. Une gardienne de prison, Eva, figure bienveillante dans ce milieu carcéral violent fait preuve d’un comportement presque maternel avec les prisonniers dont elle est responsable. C’est d’un extrême à l’autre qu’elle passe quand elle reconnaît un détenu dans une autre section de la prison. La caméra portée par Jasper Spanning suit au plus près Sidse Babett Knudsen (La Fille de Brest, la série Borgen) qui est absolument impressionnante, oscillant entre vengeance et pardon envers ce mystérieux prisonnier (joué par Sebastian Bull). En effet, dans ce lieu où les rapports de force dominent, le cinéaste choisit de suivre les réactions et décisions d’Eva au fur et à mesure qu’elle approche du prisonnier. Elle demande d’abord à être affectée dans l’unité du détenu puis fait entièrement partie de son quotidien. La tension est palpable, presque étouffante, dans cette routine carcérale, renforcée par un cadre compressé. C’est en nous plongeant dans le dilemme intérieur d’Eva, divisée entre ses intérêts personnels et son sens du devoir, que le film propose aussi un discours critique sur l’intérêt sociétal de ce que représente une prison aujourd’hui. Sons, s’ouvrant sur les activités de réinsertion proposées dans une prison, humanise des parias. Cependant, le film nous rappelle aussi les limites et les vérités de la réhabilitation des détenus.
C’est donc dans cette veine de film claustrophobique que le cinéaste Gustav Möller excelle. Un thriller psychologique où Sidse Babett Knudsen nous scotche. ⎥ Alix Daul

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