SILENCE

SILENCE

SILENCE

Réalisateur(s) : Martin Scorsese
Acteur(s) : Andrew Garfield, Liam Neeson, Adam Driver
Genre(s) : Drame
Origine : USA, Mexique, Japon, Italie
Durée : 0h2
Synopsis : XVIIème siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, disparu alors qu’il tentait de répandre les enseignements du catholicisme. Au terme d’un dangereux voyage, ils découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal et ses fidèles persécutés. Ils devront mener dans la clandestinité cette quête périlleuse qui confrontera leur foi aux pires épreuves.

Au départ, un roman de Endo Shusaku (1923-1996) : Chinmoku (Silence, 1966). Ce romancier japonais, catholique, raconte les proscriptions anti-chrétiennes dans le Japon du XVIIème siècle. Le livre est adapté en 1971 par Masahiro Shinoda, cinéaste de la Nouvelle Vague japonaise. Depuis longtemps, les années 2000, Martin Scorsese voulait porter à l’écran l’histoire de ces deux missionnaires portugais, venus en 1638, enquêter sur le sort de leur maître, le père Ferreira, un Jésuite qui, devant les menaces, serait devenu apostat.
C’est ainsi que les pères Rodrigues et Garupe vont retrouver leur mentor. Derrière un épisode historique – le père Ferreira a réellement existé- Scorsese s’attache à mettre en lumière les tourments de la foi face à ses persécuteurs. Au-delà du cadre japonais, on peut retrouver les martyrs des siècles passés (et futurs). Il n’y a pas de différence de nature entre l’épreuve que les Japonais infligent aux crypto-chrétiens : piétiner une image du Christ et celle que les Romains font subir aux disciples de Jésus : sacrifier à l’empereur. Mais devant le déferlement de cruauté et de brutalité, au milieu des cris de souffrance des victimes, les deux missionnaires vont s’apercevoir qu’il n’y a pas de gloire dans le martyre. Et se demander si la foi exige de tels sacrifices. Tourné à Taïwan, avec une attention scrupuleuse portée au cadre historique , le film de Scorsese, empli de références au cinéma japonais, s’inscrit – comme dans La Dernière Tentation du Christ – dans une des interrogations existentielles du cinéaste : la religion face à la violence. ⎥ Claude Aziza

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