SANS SIGNE PARTICULIER

SANS SIGNE PARTICULIER

SANS SIGNE PARTICULIER

Réalisateur(s) : Fernanda Valadez
Acteur(s) : Mercedes Hernández, David Illescas, Juan Jesús Varela
Genre(s) : Drame
Origine : Mexique
Durée : 1h35
Synopsis : Magdalena entreprend une traversée du Mexique à la recherche de son fils, disparu lors de son trajet vers la frontière. Durant son parcours, Magdalena fait la connaissance de Miguel, un jeune homme qui vient d’être expulsé des États-Unis. C’est ainsi qu’ils s’accompagnent : Magdalena à la recherche de son fils, Miguel attendant de retrouver sa mère, dans un territoire incertain où déambulent ensemble victimes et bourreaux.

À force de perdurer, la violence qui gangrène le Mexique près de la frontière avec l’état du Texas a alimenté un grand nombre de films inquiétants. Fort de cet atavisme et porté par une équipe essentiellement féminine, Sans signe particulier constitue une fiction très documentée et impressionnante de subtilité, laissant penser que Fernanda Valadez est une cinéaste ô combien prometteuse. Elle signe un film taiseux mais dont la mise en scène dit beaucoup de l’inquiétante opacité du réel à cet endroit-là du globe. Façonnant une photographie magnifique aux focales expressionnistes, sa caméra suit Magdalena (Mercedes Hernández, vibrante), une mère courage soucieuse d’affronter une réalité qui se dérobe sans cesse, celle des disparus en route vers le rêve américain. Beaucoup de plans la montre, elle et d’autres protagonistes, de dos (On se ressemble tous de dos, dit le jeune Miguel, revenu – dans tous les sens du terme – des États-Unis), s’enfonçant dans une nature de plus en plus sauvage et onirique. Le scénario avance à pas de loup, mâtiné d’effets optiques dont le lyrisme brouille les repères tout en s’attardant sur des ciels sanguinolents, de mauvais augure.
Au final, au plus près de Magdalena qui s’enfonce dans l’inconnu, c’est une situation véritablement hantée par le Diable que le film dépeint, sous le regard éploré d’amour que cette mère pose sur un enfer bien terrestre. Pas mal de désespérance couronne cette œuvre renversante, tandis qu’une singulière beauté cinématographique s’y déploie. Le cinéma est grandiose lorsqu’il traduit l’indicible douleur du monde. ⎥ Nicolas Milesi

Partager