Le nouveau film de Jacques Doillon s’attarde sur une période faste de la vie de Rodin, entre sa première commande d’état et l’aboutissement de sa célèbre et controversée effigie de Balzac. Doillon filme un artiste terrien, sensuel, passionné, obstiné dans sa quête de la vérité esthétique – en témoigne la scène dans laquelle le sculpteur court entre son œuvre et son modèle qui se dérobe pour ne pas oublier la vérité du sujet. Des plans-séquences sinueux replacent toujours les œuvres au centre de l’image. Les corps, la chair, la matière, tout est propice au geste de création, qui épouse autant la caresse de l’écorce d’un arbre que celle du corps des femmes. La création revient aussi au cœur du face-à-face entre Rodin et Camille Claudel, illustre élève devenue muse de l’ombre et ardente maîtresse, à laquelle la jeune comédienne Izia Higelin redonne fougue et caractère face à la présence massive et laconique de Vincent Lindon. – ⎥ Audrey Pailhès
RODIN
Réalisateur(s) : Jacques Doillon
Acteur(s) : Vincent Lindon, Izïa Higelin, Séverine Caneele
Genre(s) : Biopic
Origine : France
Durée : 2h0
Synopsis : À Paris, en 1880, Auguste Rodin reçoit enfin à 40 ans sa première commande de l’Etat : ce sera La Porte de L’Enfer composée de figurines dont certaines feront sa gloire comme Le Baiser et Le Penseur. Il partage sa vie avec Rose, sa compagne de toujours, lorsqu’il rencontre la jeune Camille Claudel, son élève la plus douée qui devient vite son assistante, puis sa maîtresse. Dix ans de passion, mais également dix ans d’admiration commune et de complicité. Après leur rupture, Rodin poursuit son travail avec acharnement. Il fait face au refus et à l’enthousiasme que la sensualité de sa sculpture provoque et signe avec son Balzac, rejeté de son vivant, le point de départ incontesté de la sculpture moderne.