Cristian Mingiu est le petit génie du cinéma roumain. On le sait depuis 4 mois, 3 semaines et 2 jours, palme d’or en 2007. Depuis, entre Contes de l’âge d’or (ouverture du Festival de Pessac en 2009), Au-delà des collines en 2012 et Baccaulauréat (2016), il n’a jamais déçu. C’est encore le cas avec R.M.N. Notre cinéaste fait passer un sacré IRM à son pays. Il a posé sa caméra dans un coin de Transylvanie (où l’on retrouve des ours à tous les coins de forêt !) et dépeint les tensions avec la communauté hongroise et les travailleurs étrangers. Comme à l’habitude, son scénario est solide, ses personnages complexes et attachants. Au-delà de la Roumanie, Cristian Mingiu filme l’Europe, la montée des thèmes de l’extrême-droite (cf Italie, Hongrie, Suède), le repli sur soi, les miasmes du patriarcat et forcément son film résonne ici également. Mingiu fait bien partie des grands auteurs qui savent poser un regard critique sur le monde, fuyant tout manichéisme, essayant de démonter les mécanismes de la fabrication de la haine. Du grand cinéma intelligent. ⎥ François Aymé
R.M.N.
Réalisateur(s) : Cristian Mungiu
Acteur(s) : Marin Grigore, Judith State, Macrina Bârlădeanu
Genre(s) : Drame
Origine : Roumanie
Durée : 2h5
Synopsis : Quelques jours avant Noël, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s’inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, pour son père, Otto, resté seul et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie. Il tente de s'impliquer davantage dans l'éducation du garçon qui est resté trop longtemps à la charge de sa mère, Ana, et veut l’aider à surpasser ses angoisses irrationnelles. Quand l’usine que Csilla dirige décide de recruter des employés étrangers, la paix de la petite communauté est troublée, les angoisses gagnent aussi les adultes. Les frustrations, les conflits et les passions refont surface, brisant le semblant de paix dans la communauté.