orpheline

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Réalisateur(s) : Arnaud des Pallières
Acteur(s) : Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h51
Synopsis : Portrait d’une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d’homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. Femme accomplie enfin, qui se croyait à l’abri de son passé. Quatre actrices différentes incarnent une seule et même héroïne.

Orpheline est un nouveau rendez-vous avec l’œuvre cinématographique si particulière de Arnaud des Pallières. Depuis son premier long métrage, Drancy Avenir (en 1996) jusqu’à Michael Kohlhaas (porté par l’intense Mads Mikkelsen, sélectionné à Cannes en 2013), en passant par Disneyland, mon vieux pays natal (produit par Arte en 2001, au temps formidable où Thierry Garrel dirigeait l’unité documentaire de la chaîne), le cinéaste ménage à chaque fois des propositions aussi diversifiées que singulières.
«Je fais des films en kit. Des films à construire soi-même. C’est le spectateur, avec sa sensibilité propre, qui remplit les trous et construit le film.» déclare-t-il. Le pari assumé sur l’intelligence du spectateur ne doit pas effrayer. Car l’expérience que procure Orpheline est puissante, constituée de quatre histoires que l’on devine peu à peu imbriquées, portées par quatre comédiennes sublimes. De Renée (Adèle Haenel), Sandra (Adèle Exarchopoulos), Karine (Solène Rigot) ou Kiki (la petite Vega Cuzytek), le film dépeint à chaque fois un instant de vie parcellaire : quatre âges de la vie d’une seule et même héroïne. Quelle histoire vous paraîtra la plus fondatrice des autres ? Quel personnage vous semblera avoir le premier rôle ? Cela vous appartient : « Plutôt que vouloir faire des films pour tous, je désire faire un film pour chacun » assume le cinéaste dans une formule qui en dit long. Au départ d’Orpheline, il y a l’inspiration insufflée par Christelle Berthevas, la co-scénariste (déjà complice sur Michael Kohlhaas) qui livre ici le matériau autobiographique d’une vie chaotique et multiple. La même multiplicité qui donne sa forme à Orpheline et lui procure une énergie galvanisante. Là où un cinéma plus traditionnel dévoile les différentes facettes d’un même personnage pour «faire fiction» (Split en constituant ce mois-ci un exemple extrême), Orpheline agglomère les fictions protéiformes, dans «une sorte de portrait cubiste» d’une femme et du parcours qui la constitue. Le résultat est un film captivant et d’une grande modernité. ⎥ Nicolas Milesi

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