Dés les premières images, on le devine, Lina El Arabi, la jeune révélation du film, va porter le film sur ses frêles mais vigoureuses épaules. On assiste avec elle à sa révélation : entre sa vie quotidienne de lycéenne belge et la vision traditionnelle pour ne pas dire archaïque de sa famille d’origine pakistanaise, il y a un gouffre. Un gouffre qu’elle va mesurer, sonder, toucher, scène après scène. Le film de Stefan Streker touche du doigt un sujet de société trop souvent occulté par les politiques et les médias, à savoir le mariage forcé dont sont victimes en Belgique comme en France de nombreuses mineures d’origine musulmane. Le film montre l’affrontement pernicieux entre la future promise et ses parents. Les stratégies de chacun, entre pression et intimidation, refus catégorique et dissimulation. Les acteurs ont su s’approprier avec conviction et simplicité les dialogues de cette bataille familiale qui ne laisse personne en paix. Olivier Gourmet, de passage en voisin de bonne volonté, y excelle. Si l’on met de côté certains raccourcis ou approximations scénaristiques, Noces, réussit à dépasser le fait divers dont il s’est inspiré pour nous toucher grâce à l’excellence de l’interprétation et la force de son sujet. ⎥ François Aymé
NOCES
Réalisateur(s) : Stephan Streker
Acteur(s) : Lina El Arabi, Sébastien Houbani, Babak Karimi
Genre(s) : Drame
Origine : Belgique, Pakistan, France, Luxembourg
Durée : 1h38
Synopsis : Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir.