En choisissant d’adapter un grand succès du théâtre de boulevard de 1934, François Ozon revient en plein dans l’air du temps avec cette comédie de situation à la #Metoo dont la gourmandise est hautement communicative. Dans la lignée de 8 Femmes et Potiche, le cinéaste prolifique renoue avec un univers très stylisé, à mi-chemin entre le glamour à la Lubitsch et l’énergie joyeuse de la screwball comedy hollywoodienne. Le résultat est un hymne savoureux à une sororité astucieuse et désinvolte, porté par une pléiade d’actrices et de comédiens de tous horizons. Autour des deux jeunes premières Nadia Tereszkiewicz (César du Meilleur espoir féminin pour Les Amandiers) et Rebecca Marder (Une jeune fille qui va bien), des talents éprouvés s’en donnent à cœur joie : le duo Fabrice Luchini-Olivier Broche (ex-Deschiens) se livre à un délectable ping-pong, ou encore Isabelle Huppert compose une exubérante gloire déchue du cinéma muet décidée à relancer sa carrière coûte que coûte – un personnage fort habilement féminisé par Ozon par rapport à son modèle originel. Bien que constellé d’hommages à un cinéma de l’âge d’or, Mon crime devrait séduire plus largement que les seuls cinéphiles ; sa réjouissante modernité s’amuse également des codes de la théâtralité sans jamais rien sacrifier de la vérité du jeu des comédiens – pour le très grand plaisir des spectateurs de cinéma. ⎥ Nicolas Milesi
MON CRIME
Réalisateur(s) : François Ozon
Acteur(s) : Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert
Genre(s) : Comédie dramatique, Policier, Judiciaire
Origine : France
Durée : 1h42
Synopsis : Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…