Il est intéressant que deux des sorties événement du moment, a priori issues du même moule hollywoodien revisitant des recettes déjà éprouvées, soient en fait le revers l’une de l’autre. Quand Spider-man joue à plein la carte des repères rassurants et attendus, le nouveau volet de Matrix, toujours animé de la démarche novatrice et réflexive originelle, n’est pas une suite de plus mais une œuvre qui réfléchit à l’intérêt même de son existence, à sa place comme bien de consommation et objet de création. Cette couche « meta » est le carburant stimulant d’un commentaire sur l’industrie du divertissement et le modèle à bout de souffle des blockbusters, franchises et autres reboots. Eux-mêmes prisonniers de boucles sans fin, les personnages de Matrix 4 questionnent leur « résurrection » tardive et leur nature propre de copies, héros dénaturés par le piège inévitable et tentaculaire de la saga à succès. Apprécier les codes d’un monde familier pour mieux les interroger, c’est le pari ambitieux que réussit le film. Illusion ou vérité, quel choix ferez-vous ? ⎥ Audrey Pailhès
MATRIX RESURRECTIONS
Réalisateur(s) : Lana Wachowski
Acteur(s) : Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Yahya Abdul-Mateen II
Genre(s) : Science fiction
Origine : USA
Durée : 2h28
Synopsis : MATRIX RESURRECTIONS nous replonge dans deux réalités parallèles – celle de notre quotidien et celle du monde qui s’y dissimule. Pour savoir avec certitude si sa réalité propre est une construction physique ou mentale, et pour véritablement se connaître lui-même, M. Anderson devra de nouveau suivre le lapin blanc. Et si Thomas... Neo... a bien appris quelque chose, c’est qu’une telle décision, quoique illusoire, est la seule manière de s’extraire de la Matrice – ou d’y entrer... Bien entendu, Neo sait déjà ce qui lui reste à faire. Ce qu’il ignore en revanche, c’est que la Matrice est plus puissante, plus sécurisée et plus redoutable que jamais. Comme un air de déjà vu...