MAL DE PIERRES

MAL DE PIERRES

MAL DE PIERRES

Réalisateur(s) : Nicole Garcia
Acteur(s) : Marion Cotillard, Louis Garrel, Alex Brendemühl
Genre(s) : Drame
Origine : France, Belgique
Durée : 1h56
Synopsis : Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.

Du romanesque. A l’ancienne. Destins malheureux et actrices aimées dont on guettait avec passion les émois et les souffrances : Deborah Kerr dans Elle et lui, Jane Wyman dans Le Secret magnifique, Joan Fontaine dans La Lettre d’une inconnue… On a pu reprocher, parfois, à Nicole Garcia son classicisme. Sa maladresse, parfois : Selon Charlie, mauvais souvenir pour elle (le film est très mal accueilli au festival de Cannes 2006), partait un peu dans tous les sens. Depuis ses débuts comme réalisatrice, en revanche, elle n’a fait qu’exalter le sentiment dans ce qu’il a de troublant et d’oppressant. Et entre quelques films « de mecs » (Le Fils préféré), elle s’est essentiellement consacrée à célébrer les femmes. Surtout les « borderline », comme Catherine Deneuve dans Place Vendôme. Jusqu’ici, son meilleur film était Un week end sur deux (1990), étrange road movie où Nathalie Baye, dans le rôle d’une comédienne pour le moins hasardeuse, enlevait des enfants dont elle n’avait pas la garde et partait, avec eux, à l’aventure… Ce n’est plus vrai. Mal de pierres, librement adapté du roman de Milena Agus, est aussi aventureux, mais bien plus maîtrisé qu’Un week end sur deux. Élégant. Précis. Constamment émouvant… (…) Ce film mélancolique et ardent repose sur Marion Cotillard. C’est la comédienne la plus douée, actuellement, pour provoquer l’émotion et susciter la connivence : qu’on se souvienne de Deux jours, une nuit des frères Dardenne. Ou de The Immigrant, le plus méconnu des James Gray qui, dans une église, la filmait comme une Madone, comme Lillian Gish dans ses chefs d’œuvre muets… Excellente directrice d’acteurs, Nicole Garcia sublime sa sensibilité. Alors qu’elle freine celle de Louis Garrel, toujours prêt à en faire trop et qui devient, soudain, grâce à elle, impressionnant de retenue. Elle offre à Alex Brendemühl, peu connu en France, un magnifique rôle de mari consentant, parce que trop aimant. Le film est âpre et lumineux. Triste, aussi, comme peuvent l’être les vies à contre temps. Comme en décrivait, jadis, Maupassant. ⎥ TÉLÉRAMA

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