Louise Violet

Louise Violet

Louise Violet

Réalisateur(s) : Eric Besnard
Acteur(s) : Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérome Kircher, Jérémy Lopez, Patrick Pineau
Genre(s) : drame, Historique
Origine : France, Belgique
Durée : 1h48
Tous publics
Synopsis : 1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l'institutrice Louise Violet doit y imposer l'école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants... ni auprès des parents.

Avec son film précédent, Délicieux, Éric Besnard évoquait la naissance du restaurant à la française, à la veille de la Révolution. Poursuivant son exploration de ces moments où se construit la modernité de la France, c’est à la fin du XIXe siècle qu’il s’intéresse. À travers le prisme de gens ordinaires, il évoque ce moment où la République essaie de « faire nation » en instaurant l’école publique pour tous, dans les campagnes les plus reculées. La petite histoire dans la grande. Évitant tout didactisme et sans manichéisme, il fait ressentir la méfiance instinctive des ruraux vis à vis de cette Parisienne, une ex communarde – « une partageuse ! » –, dont les convictions sont toujours présentes dans la correspondance qu’elle entretient avec ses camarades. Courageuse, Louise ne se laisse pas abattre par l’état lamentable de la salle de classe et du logement que lui propose le maire, l’œil goguenard : une étable « dans son jus » qu’elle balaie et meuble sommairement. Comme dans Délicieux, le couple est le moteur de l’action : elle, cabossée par la vie mais féministe qui se reconstruit dans l’exercice de son métier d’institutrice ; lui, qui a renoncé à sa vocation de menuisier par dévouement familial mais qui s’efforce de transmettre son amour pour le travail du bois à un gamin fils d’un alcoolique. Persévérante, Louise Violet s’efforce de convaincre parents et enfants que les valeurs de la république sont sources de progrès pour tous et sa pratique de la photographie est pour beaucoup dans l’intérêt qu’elle suscite petit à petit. Comme dans Délicieux, on retrouve chez Éric Besnard l’attention portée à la nature et à ses changements au cours des saisons (paysages majestueux de la Haute-Loire), le respect et la précision apportés aux gestes du quotidien, qui tous sonnent juste, et surtout une distribution d’interprètes tout à fait exceptionnel·le·s dans la subtilité de jeu et l’émotion contenue. est la parfaite illustration de cette émancipation par le savoir prônée par le film. Surtout, pour parfaire l’immersion dans cette époque charnière de l’histoire éducative française, ne partez pas avant la fin du générique ! – Michèle Hédin

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