Depuis le train, les paysages défilent, au début et à la fin de L’Étreinte, différents et impressionnistes. Entre ces deux moments, ce beau film d’atmosphère invite à suivre l’errance d’une femme – Margaux – qui change subrepticement à force de tenter de reprendre sa vie en main. Avec ce premier long métrage, Ludovic Bergery offre à Emmanuelle Béart un écrin dans lequel elle resplendit. Du haut de sa carrière impressionnante et constellée de réalisateurs mentors qui furent les complices de ses gloires passées, la comédienne est idoine pour débarquer dans ce film hivernal, en rescapée d’une vie partie au vent. Et les stigmates physiques de l’actrice livrent ici un émouvant supplément d’âme à son jeu subtil. Faisant preuve d’un abandon digne des plus grandes, Béart avoue n’avoir pas lu le scénario de ce film qui venait à elle à point nommé. Tourné en pellicule 16mm avec la richesse chromatique que cela induit, ce portrait plein de sensualité dépeint de Margaux les peurs de se perdre dans une liberté retrouvée, mais aussi les atermoiements d’une amoureuse qui a perdu pied avec l’amour charnel. La belle sensibilité de L’Étreinte vaut infiniment le détour. ⎥ Nicolas Milesi
L’ÉTREINTE
Réalisateur(s) : Ludovic Bergery
Acteur(s) : Emmanuelle Béart, Vincent Dedienne, Tibo Vandenborre
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h40
Synopsis : Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre...