Les clichés ont la peau dure. Particulièrement à propos des relations masculin-féminin et a fortiori au cinéma. Depuis de longues années, on ne compte plus les films racontant une histoire d’amour entre un homme d’âge mûr et une femme plus jeune. C’est même devenu un poncif.
Mais ces derniers temps, les clichés peuvent, de manière exceptionnelle, être retournés comme des gants. C’est le cas avec Les Jeunes Amants qui nous conte une relation amoureuse entre un jeune adulte (Melvil Poupaud) et une dame âgée de 71 ans (Fanny Ardant). Il n’est évidemment pas fortuit que ce scénario soit née de l’imagination d’une scénariste-cinéaste, la très regrettée Solveig Anspach (Haut les cœurs) et qu’il soit mis en scène par la cinéaste Carine Tardieu (Du Vent dans mes mollets, Otez-moi d’un doute). Le point de vue est doublement féminin et assumé. Le cinéma peut enfin raconter le désir amoureux d’une dame âgée.
Il y a bien de l’audace et du risque dans ce récit qui balance entre le romanesque, le réalisme et le fantasme. Sans doute, faut-il accepter certains partis pris ou raccourcis pour se laisser emmener dans cette passion rare qui finit par nous toucher. Car Carine Tardieu qui aime à badiner avec la comédie joue ici la carte du drame intime. Il fallait sans aucun doute tout le phrasé si subtil et la belle allure de Fanny Ardant pour porter cette histoire. Même si Cécile de France, dans un rôle moins développé, nous bouleverse également. ⎥ François Aymé
LES JEUNES AMANTS
Réalisateur(s) : Carine Tardieu
Acteur(s) : Fanny Ardant, Melvil Poupaud, Cécile de France
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h52
Synopsis : Shauna, 70 ans, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu’elle avait tout juste croisé, des années plus tôt. Et contre toute attente, Pierre ne voit pas en elle “une femme d’un certain âge”, mais une femme, désirable, qu’il n’a pas peur d’aimer. A ceci près que Pierre est marié et père de famille.