LES DEUX ALFRED

LES DEUX ALFRED

LES DEUX ALFRED

Réalisateur(s) : Bruno Podalydès
Acteur(s) : Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h32
Synopsis : Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: The Box, la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai a pour dogme : « Pas d'enfant! », et Séverine, sa future supérieure, est une « tueuse » au caractère éruptif. Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir... La rencontre avec Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » et roi des petits boulots sur applis, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis?

C’est l’excellente surprise de ce début d’été. Bien sûr, les frères Podalydès (Denis l’acteur, Bruno le cinéaste mais aussi acteur pour ces 2 Alfred), on les connaît bien et on aime leur humour décalé, léger, pince-sans-rire. Du Parfum de la dame en noir à Dieu seul me voit en passant par Liberté-Oléron ou Adieu Berthe, ils distillent un charme quelque peu suranné, se moquent avec affection des petits travers et croquent des personnages lunaires.
Avec Les 2 Alfred, ils enlèvent le morceau ! Ce n’est plus des touches d’humour par ci par là, c’est le burlesque fin et malin en rafales. Les frères Podalydès sont partis en guerre contre les situations ubuesques de notre modernité numérique et entrepreneuriale. Dans quel monde vivons-nous ? Est-ce que nous sommes prêts à accepter, digérer les transformations radicales et omniprésentes de la société ultraconnectée ? D’ailleurs, est-ce que l’on nous demande notre avis ? Il faut préciser que Bruno et Denis ont eu l’idée de leur film d’anticipation humoristique avant la pandémie… Leurs intuitions sont bluffantes. Bienvenue dans le monde de la « coolitude » sans cesse affichée, au temps des voitures autonomes, des colis volants, des entreprises où il ne faut pas avoir d’enfants, où les réunions sont toujours en distanciel et où il faut vite maîtriser un vocabulaire ésotérique entre acronymes et termes anglo-saxons au snobisme ronflant. Les personnages de Denis et de Bruno sont comme Charlot qui essaie de monter un escalator qui descend, comme Hulot qui se perd dans l’aéroport de Playtime. Les auteurs font l’éloge poétique et drôle de ceux qui sont égarés, à côté, inadaptés face à une modernité dévorante qui trop souvent passe à côté de… l’essentiel. Mine de rien, Les 2 Alfred est un film de résistance. Quand on a que la poésie (et le cinéma), on peut dire pas mal de choses. Bravo les Podalydès ! ⎥ François Aymé

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