LE TRAÎTRE

LE TRAÎTRE

LE TRAÎTRE

Réalisateur(s) : Marco Bellocchio
Acteur(s) : Pierfrancesco Favino, Maria Fernanda Cândido, Fabrizio Ferracane
Genre(s) : Biopic, Drame Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Origine : Italie, France, Allemagne
Durée : 2h31
Synopsis : Au début des années 1980, la guerre entre les parrains de la mafia sicilienne est à son comble. Tommaso Buscetta, membre de Cosa Nostra, fuit son pays pour se cacher au Brésil. Pendant ce temps, en Italie, les règlements de comptes s'enchaînent, et les proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Arrêté par la police brésilienne puis extradé, Buscetta, prend une décision qui va changer l'histoire de la mafia : rencontrer le juge Falcone et trahir le serment fait à Cosa Nostra.

L’absence la plus remarquée au Palmarès de Cannes fut sans conteste celle du Traître. La faute sans doute à une forme « classique », forme souvent considérée avec condescendance dans les jurys des grands festivals. Et pourtant. L’auteur de Buongiorno, notte et de Vincere a, à plus de 80 ans, atteint une maîtrise du récit, de la direction d’acteur et de la mise en scène tout simplement époustouflante. Dans la grande tradition des films engagés et des films de mafia des années 70 (notamment ceux de Francesco Rosi), il nous installe au cœur d’une des affaires les plus retentissantes de la justice italienne : le maxi-procès basé sur les révélations du repenti Tommaso Buscetta. Avec un script pareil, la réalité dépasse, et de loin (malheureusement), la fiction. On croit tout savoir et l’on va de surprise en surprise, tant du côté des excès de la mafia que des particularités exceptionnelles du maxi-procès. Pour exemple : la cage de verre pour le repenti, les interpellations, les menaces, les invectives éhontées des accusés avec pour carburant une mauvaise foi à toute épreuve. Le film est construit tout entier sur l’interprétation de Pier-francesco Favino. Il est impérial, balançant entre la figure du (vrai-faux) juste et celle du traître. Son face à face avec Fausto Russo Alesi (qui joue le juge Falcone) est particulièrement bien écrit. Quel plaisir de retrouver le cinéma italien que l’on a tant aimé ! ⎥ François Aymé

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