Le Moine et le fusil

Note d’intention du cinéaste : « J’ai voulu dresser le portrait d’un pays et d’un peuple en pleine mutation. Le thème de la transition transparaît tout particulièrement dans le contraste entre les valeurs culturelles et spirituelles traditionnelles du Bhoutan rural, face aux penchants plus modernes et occidentalisés d’un Bhoutan urbain en plein essor. Comme bien des pays avant lui, le Bhoutan s’est lancé dans une course effrénée à la modernisation, à l’éducation et à l’occidentalisation. Mais ce processus risque de déposséder le pays de la culture et des traditions qui faisaient sa singularité. Ces valeurs sont déjà plus ou moins en train de disparaître dans les villes, c’est pourquoi j’ai dû me rendre dans une région rurale pour souligner ce phénomène. […] Au Bhoutan, le bouddhisme n’est pas seulement un chemin spirituel, c’est un mode de vie. Les enseignements du Bouddha influencent tous les aspects de la culture et des traditions bhoutanaises. Par conséquent, les moines, qui sont considérés comme des incarnations des enseignements du Bouddha, font l’objet d’un profond respect, d’une vénération et d’une dévotion immenses au Bhoutan. Il est vrai que cette vénération et ce respect sont plus forts et plus évidents dans les zones rurales du pays, qui n’ont pas encore été touchées par l’urbanisation et l’occidentalisation. […] L’une des raisons principales qui m’ont poussé à raconter cette histoire est que je voulais partager avec le monde, et rappeler à mes compatriotes bhoutanais, les circonstances exceptionnelles qui ont conduit à l’ouverture et à la modernisation du Bhoutan. » – Pawo Choyning Dorji