LE CLIENT

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Réalisateur(s) : Asghar Farhadi
Acteur(s) : Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti, Babak Karimi
Genre(s) : Drame
Origine : Iran, France
Durée : 2h3
Synopsis : Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

Bien difficile de commenter ce film sans commencer par la phrase traditionnelle et quelque peu éculée mais régulièrement proposée par certains critiques : Vous avez aimé Une Séparation, alors vous aimerez Le Client !
Asghar Farhadi, ce jeune (44 ans) réalisateur et scénariste, en « chef étoilé » reprend ici une recette qu’il a longuement élaborée au cours de ses 13 films précédents (déjà !). Une ville, Téhéran et un couple qu’il veut nous montrer avançant dans la vie comme dans la ville le plus normalement qui soit. Mais voilà, ce jeune couple a une particularité, ils jouent tous les deux au théâtre. Là, intervient le coup de génie de Faradhi car la pièce qu’ils répètent et interprètent le soir venu dans un petit théâtre de quartier n’est autre que Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller. Il va réussir à les faire jouer en interprétant un drame social et critique, celui d’une Amérique de la fin des années 40 en proie à une modernisation fulgurante et à les faire interpréter sans avoir l’air de jouer un drame de la vie quotidienne en Iran. Le réalisateur nous dit par ailleurs que le Téhéran d’aujourd’hui est très proche du New York décrit dans la pièce d’Arthur Miller : « Une ville qui change de visage à une allure délirante, qui détruit tout ce qui est ancien, les vergers et les jardins, pour le remplacer par des tours ». Sur ce parallèle entre scène et ville, Faradhi nous fait déguster un scénario qui lui vaudra la palme à Cannes, tout comme l’obtiendra Shahab Hosseini pour sa magistrale interprétation d’Emad, en époux, professeur, comédien et… justicier. Dans le rôle de Rana on retrouve une bouleversante Taraneh Alidoosti que l’on a aimé dans a propos d’elly. Tous ces ingrédients nous donnent un grand film où la montée en puissance de l’intrigue et son issue incertaine va nous tenir en haleine jusqu’à la dernière séquence. Finalement, qui de la vengeance ou du pardon l’emportera… ? –Jacques Philton

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