L’AVENIR

L’AVENIR

L’AVENIR

Réalisateur(s) : Mia Hansen-Løve
Acteur(s) : Isabelle Huppert, André Marcon, Roman Kolinka
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h40
Synopsis : Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Passionnée par son travail, elle aime par-dessus tout transmettre son goût de la pensée. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme. Confrontée à une liberté nouvelle, elle va réinventer sa vie.

Les dix premières minutes peuvent effrayer le spectateur habitué à certains tics du cinéma français post-Nouvelle Vague. Difficile de croire à ces jeunes lycéens qui philosophent sur l’avenir de notre société, d’imaginer un personnage aussi casse-gueule que le Normalien qui plaque tout pour faire du fromage dans le Vercors. Mais le charme opère, surtout que Mia Hansen-Love n’est jamais réellement dupe de ce qu’elle filme et des ambiguïtés morales de ces intellectuels bourgeois ou libertaires (ou les deux), qui glosent plus qu’ils n’agissent. Elle est aussi une grande portraitiste qui refuse la caricature pour décrire la complexité psychologique de ses personnages principaux. Nathalie est peut-être la grande héroïne rohmerienne qui manquait jusqu’ici à sa filmographie, une femme d’âge mûr qui va devoir apprendre à vivre seule, sans son mari, ses enfants et sa mère. Mais ici pas de dépression, de cris ou d’hystérie. Tout est «mezzo note», entre deux tons, la gravité et la légèreté. Parfois le film bascule un peu trop dans l’ironie – le passage avec le chat Pandora, trop comique pour être juste -, mais le scénario respecte toujours ses personnages, ne cherchant jamais à les humilier, posant sur eux un vrai regard aimant. Mia Hansen-Love dit aussi quelque chose du passage du temps et de cette éternelle quête du bonheur. Comme pour mieux le fuir, Nathalie passe son temps à courir, à prendre les bus, les trains et les voitures, ne semble exister que par le mouvement. Le dernier plan la montre enfin apaisée, sa petite fille dans les bras. ⎥ Paris Match

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