Ce cher Valdimar Jóhannsson est reparti du Festival de Cannes avec le « Prix du Regard original » à la section Un Certain regard. On ne saurait mieux dire. On le sait bien depuis Hitchcock : les meilleurs suspense sont ceux où on ne vous montre rien. On suggère. On imagine. On spécule. On essaie de comprendre. On part d’une situation banale et tout d’un coup, quelque chose se dérègle. L’étrange s’installe confortablement, le fantastique prend place. Pas besoin d’effets spéciaux, ni même de musique tonitruante. Non juste le regard des agneaux, des troupeaux d’agneaux et des paysages islandais à la beauté aride. Rien à perte de vue. Trois ou quatre personnages. À priori assez peu de combinaisons scénaristiques. Oui sauf que tout le monde est bien barré, à commencer par le réalisateur qui sait installer une atmosphère envoûtante. Lamb est un conte moral moderne et un suspense. Valdimar joue à merveille des codes du cinéma de genre en y intégrant sa touche islandaise. Une alternance de tension sourde et de pointe d’humour à froid. Ça désarçonne quelque peu mais bon sang, ça nous change et ça fait du bien ! Bon évidemment, c’est typiquement le film où il ne faut rien déflorer. Lamb joue sur l’attente, l’effet de surprise. On peut juste vous dire que Noomi Rapace est une drôle de maman très affectueuse et tenace. Oh là, ça y est, on en a dit trop. Non le mieux est d’aller voir le film. Mais pas seul·e. Car avec Lamb, après le plaisir du film, vient celui de la discussion sur le film. Pas mal pour démarrer la nouvelle année ! ⎥ François Aymé
LAMB
Réalisateur(s) : Valdimar Jóhannsson
Acteur(s) : Noomi Rapace, Hilmir Snær Guðnason, Björn Hlynur Haraldsson
Genre(s) : Drame
Origine : Islande
Durée : 1h46
Synopsis : María et Ingvar vivent reclus avec leur troupeau de moutons dans une ferme en Islande. Lorsqu’ils découvrent un mystérieux nouveau-né, ils décident de le garder et de l'élever comme leur enfant. Cette nouvelle perspective apporte beaucoup de bonheur au couple, mais la nature leur réserve une dernière surprise…