Après La Promesse, Un autre monde, Goliath et bien d’autres titres, le cinéma français s’attaque de plus en plus souvent à des sujets politiques contemporains. Et il le fait avec une rigueur scénaristique, un sens du casting et une certaine audace qui nous ravissent. D’ailleurs le public ne s’y trompe pas. La Syndicaliste place la barre encore un peu plus haut. Le sujet est explosif : la vente opaque de contrats nucléaires à la Chine par Areva, et l’agression odieuse de la lanceuse d’alerte Maureen Kearney. Cette courageuse syndicaliste CFDT est admirablement interprétée par Isabelle Huppert. Elle est de tous les plans, impeccable. Le cinéaste n’hésite pas à appeler un chat un chat. En l’occurrence, tous les protagonistes de l’affaire Maureen Kearney sont nommés par leur véritable nom, de Anne Lauvergeon à Luc Oursel, en passant par Arnaud de Montebourg ou Henri Proglio ! On suit le film avec une certaine délectation, comme un véritable thriller. Le film remet en perspective l’histoire récente du nucléaire français et nos liens avec la Chine, considérés aujourd’hui par le Président comme « naïfs ». De plus, La Syndicaliste démonte les dysfonctionnements judiciaires, encore une fois basés sur la mise en cause de la parole de la victime d’agression. Du cinéma politique comme ça on en redemande !
⎥ François Aymé
La Syndicaliste
Réalisateur(s) : Jean-Paul Salomé
Acteur(s) : Isabelle Huppert, Yvan Attal, Marina Foïs
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 2h2
Synopsis : La Syndicaliste raconte l’histoire vraie de Maureen Kearney, déléguée CFDT chez Areva, qui, en 2012, est devenue lanceuse d’alerte pour dénoncer un secret d’Etat qui a secoué l’industrie du nucléaire en France. Seule contre tous, elle s’est battue bec et ongles contre les ministres et les industriels pour faire éclater ce scandale et défendre plus de 50 000 emplois jusqu’au jour où elle s’est fait violemment agresser et a vu sa vie basculer…