LA CHUTE DE L’EMPIRE AMÉRICAIN

LA CHUTE DE L’EMPIRE AMÉRICAIN

LA CHUTE DE L’EMPIRE AMÉRICAIN

Réalisateur(s) : Denys Arcand
Acteur(s) : Alexandre Landry, Maripier Morin, Rémy Girard, Louis Morissette, Maxim Roy, Pierre Curzi.
Genre(s) : Comédie dramatique
Origine : USA
Durée : 2h9
Synopsis : À 36 ans, malgré un doctorat en philosophie, Pierre-Paul Daoust est chauffeur pour une compagnie de livraison. Un jour, il est témoin d'un hold-up qui tourne mal, faisant deux morts parmi les gangsters. Il se retrouve seul avec deux énormes sacs de sport bourrés de billets. Des millions de dollars. Le pouvoir irrésistible de l’argent va bousculer ses valeurs altruistes et mettre sur sa route une escort girl envoûtante, un ex-taulard perspicace et un avocat d’affaires roublard. Après Le déclin de l’Empire Américain et les Invasions Barbares, La Chute de l’Empire Américain clôt ainsi la trilogie du réalisateur Denys Arcand.

Une bonne surprise. Un régal. Denys Arcand (dont on avait beaucoup apprécié Les Invasions barbares, souvenez-vous après Le Déclin de l’empire américain) ne donne pas souvent de ses nouvelles mais cela valait la peine d’attendre. Il n’a rien perdu de sa causticité toute québécoise et nous livre un film « gaiement pessimiste ». Comprenez une fable politique consacrée à la fraude fiscale à grande échelle (euphémisée « optimisation ») dans le monde de la finance, une fable donc mais qui démarre comme un film policier avec des embardées du côté de la comédie puis du côté de la corde sentimentale avec quelques dialogues loufoques qui balancent entre réflexions philosophiques mises au goût du jour et citations littéraires astucieusement décalées. Tout cela est enlevé, vibrionnant. Mais il ne s’agit pas seulement de passer un bon moment. Denys Arcand, comme un Lubitsch qui aurait changé d’époque et pris la nationalité canadienne, sait à quel point l’humour et la revanche des paumés sont de puissants moteurs dramatiques et cathartiques. Le truand, le petit employé et la prostituée sont les Robins des Bois québécois du XXe siècle. Ils nous font rire et réfléchir. Denys Arcand fait partie de ces cinéastes qui filment comme ils respirent : il hume l’air du temps, l’esprit d’une époque, ses hypocrisies, ses violences, ses arnaques légales. L’air de rien, il déconstruit les logiques complexes d’un système financier, pointe l’impuissance de la police et fantasme sur un retournement de situation qui tourne au contes de fées, histoire de ne pas trop déprimer. Une bénédiction dont on a bien besoin, tabernacle ! ⎥ François Aymé

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