LA BONNE ÉPOUSE

LA BONNE ÉPOUSE

LA BONNE ÉPOUSE

Réalisateur(s) : Martin Provost
Acteur(s) : Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h49
Synopsis : Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?

Les films signés Martin Provost ont beau se suivre et ne pas se ressembler, ils participent tous à dépeindre les affres de l’émancipation féminine. Certainement est-ce la raison pour laquelle nombre d’entre eux arborent fièrement les prénoms de leurs héroïnes : Séraphine (2008) avec sa femme de ménage dévorée par la passion de la peinture, Violette (2013) qui constitue le portrait vibrant de l’écrivaine Violette Leduc, ou encore Le Ventre de Juliette dans lequel une femme enceinte de vingt ans décide de garder son bébé envers et contre tous. Dans Où va la nuit (2011), c’était le meurtre d’un mari violent par sa femme battue qui interrogeait les consciences. Quant à Sage Femme, que le cinéaste était venu présenter à Pessac en 2017, c’était toute la chose obstétrique que le film portait en son cœur.
Dans la lignée de cette filmographie propice aux plus beaux rôles pour d’immenses comédiennes, ce nouvel opus décale un peu le sujet du côté de la comédie stylisée et de mai 68. « La Bonne Épouse est certainement le film qui me ressemble le plus, précise Martin Provost. Il réunit tous les autres. C’est mon film le plus libre, mais aussi peut-être, et contrairement aux apparences, le plus engagé. »
Si le sujet des « écoles ménagères » peut paraître anecdotique et daté, l’imagerie induite et les situations mises en scène provoquent de truculentes prises de conscience. Dans un univers aux marqueurs temporels savoureusement campés, Juliette Binoche excelle – le rôle de Paulette fut écrit pour elle – dans un plaisir communicatif et Yolande Moreau, dont c’est le troisième film avec le réalisateur (« plus qu’une amie, une sœur », précise-t-il), constitue le pendant lunaire et émouvant de ce duo quasi sororal. À côté d’elles, Noémie Lvovsky livre une composition drolatique de Marie-Thérèse, un bon petit soldat biberonné à La Semaine de Suzette et d’autant plus troublé par le sourd tremblement du joli mois de mai qui vient… ⎥Nicolas Milesi

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