NOTE D’INTENTION DU CINÉASTE :
Ce film, je l’ai écrit et tourné dans une sorte de besoin : j’y trouvais un écho direct avec le climat sociopolitique actuel. Par détour, le roman de Mirbeau, qui se situe au début du XXème siècle, me donnait l’opportunité d’évoquer des questions que notre société ne traite plus que de manière masquée : l’esclavage salarié, l’an- tisémitisme, la discrimination sexuelle. (Il me donnait aussi l’occasion de suivre à nouveau un personnage féminin du premier au dernier plan comme je l’ai fait souvent.) (…) Pour moi, comme pour beaucoup d’entre nous, le XXème siècle a touché le fond de l’horreur. Cinéma-tographiquement – et je ne suis ni le seul à le penser ni le seul à tenter de le faire –, il est nécessaire d’en rendre compte. J’ai voulu m’y exercer en confrontant, par le filmage, le jeu des acteurs, ce que le film évoque d’effroyable, à un charme, une élégance. Il était important que la lumière, les mouvements d’appareils, la construction des plans obéissent à une rigueur esthétique, pour que s’y expose, de façon d’autant plus violente, la réalité pernicieuse qui continue de nous envelopper.
Benoit Jacquot
Journal d’une femme de chambre
Réalisateur(s) : Benoit Jacquot
Acteur(s) : Léa Seydoux, Vincent Lindon
Genre(s) : Adaptation littéraire
Origine : France/Belgique
Durée : 1h35
Synopsis : Début du XXème siècle, en province. très cour- tisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repous- sant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer.