JOKER

JOKER

JOKER

Réalisateur(s) : Todd Phillips
Acteur(s) : Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 2h2
Synopsis : Le film, qui relate une histoire originale inédite sur grand écran, se focalise sur la figure emblématique de l’ennemi juré de Batman. Il brosse le portrait d’Arthur Fleck, un homme sans concession méprisé par la société.

Et si le Joker n’était pas un superhero movie mais bien plutôt un « Il était une fois à New York », pendant sombre du Tarantino de l’été ? C’est tout ce que laisse penser la richesse de ce film, auréolé du Lion d’Or. Todd Philips, qu’on connaissait pour des comédies potaches et alcoolisées (Projet X, la trilogie Very Bad Trip) ne pouvait pas nous surprendre davantage tant le Joker est une réussite, couronnant Joaquin Phoenix comme l’un des plus grands acteurs américains et multipliant les références cinéphiles. Récit de l’ascension d’un « vilain » de l’univers DC Comics au sein d’une Gotham City au bord de l’émeute, Joker emprunte aux plus grands films américains. Le climat insurrectionnel d’une ville minée par le crime est évidemment proche de Taxi Driver, et le mal-être de Travis Bickle rejoint la folie d’Arthur Fleck (le Joker). Celui-ci gagne misérablement sa vie comme clown, vivant toujours avec sa mère malade, et tentant péniblement de lancer sa carrière de stand-up. Du De Niro chauffeur de taxi misanthrope on retrouve le King of Comedy – Scorsese à nouveau. L’autre grand metteur en scène qui inspire plusieurs séquences clés du Joker c’est William Friedkin. Il y a énormément de French Connection – autre grand film newyorkais – surtout dans les séquences de courses-poursuites dans le métro aérien, évidemment. Et ces marches que le Joker arpente tantôt pour les monter abattu, tantôt pour les descendre triomphant ne sont pas sans rappeler celles de L’Exorciste – rarement escalier aura eu autant de présence à l’écran. Ce décor touche au sublime quand Joaquin Phoenix y esquisse quelques pas de danse. Héritier de l’Actors Studio, il impressionne dans ses rires, ses modulations, et surtout sa gestuelle. Les quelques mouvements de danse contemporaine qui habitent le film sont des instants de pure grâce. On y retrouve une beauté qui naitrait dans la folie, dont l’étrangeté nous fascine et captive comme une photo de Diane Arbus. ⎥ Victor Courgeon

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