Elles sont avocate, barwoman disc jockey, étudiante en informatique. Les deux premières mènent une vie à l’occidentale, entre soirées sans tabous, musique, cigarettes et autres plaisirs. Nour, leur nouvelle co-locataire venue remplacer sa cousine partie se marier, incarne tout le paradoxe que vit cette jeunesse, coincée entre tradition et modernité : voilée, elle est fiancée à un homme très religieux qui veut qu’elle quitte cette ville de débauche pour remplir son rôle d’épouse. Mais, ce qu’elle souhaite, elle, c’est passer ses partiels et poursuivre ses études. La cohabitation, faite d’abord de surprise mutuelle, devient assez vite chaleureuse car aucune d’elles ne porte de jugement sur les désirs et le mode de vie des autres. Ce qui pose problème, c’est l’image que les hommes se font des femmes, quelle que soit leur culture, essayant de les enfermer dans un carcan de conventions sociales, sûrs de leur bon droit. Question de génération, on appréciera dans la scène d’ouverture les conseils prénuptiaux donnés par une vieille femme, contrebalancés vers la fin du film par l’attitude rassurante et tendre du père de Nour. Dans ce premier long métrage, la réalisatrice entremêle trois destins, hors du conflit israélo-palestinien, avec quelques maladresses parfois, mais la force du propos féministe et la conviction des trois interprètes expliquent sans doute l’accueil fait au film dans de nombreux festivals (Toronto, San Sebastian, Zagreb, Annonay…). ⎥ MICHELE HÉDIN
JE DANSERAI SI JE VEUX
Réalisateur(s) : Maysaloun Hamoud
Acteur(s) : Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura
Genre(s) : Drame
Origine : France, Israël, Palestine
Durée : 1h42
Synopsis : Layla, Salma et Nour, 3 jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv, loin du carcan de leurs villes d'origine et à l'abri des regards réprobateurs. Mais le chemin vers la liberté est jalonné d'épreuves…