Samir Guesmi promène sa longue silhouette et son regard attendrissant sur les écrans au gré d’une filmographie riche et singulière ; on l’avait particulièrement aimé dans L’Effet aquatique de Solveig Anspach, à qui Ibrahim est dédié et dont on a le plaisir de retrouver ici les acteurs fidèles Philippe Rebbot ou Florence Loiret-Caille. Pour ce premier film que l’on sent fortement nourri de son itinéraire personnel, Guesmi surprend par une pudique sobriété qui lui permet de transmettre beaucoup en mobilisant peu de moyens : un plan, un regard, une ligne de dialogue et c’est tout le combat pour la dignité des personnages qui frappe à la porte de notre conscience et nous émeut au plus haut point, de même que l’amour que l’on perçoit derrière leur enfermement dans les non-dits. Face à Samir Guesmi lui-même en père infiniment touchant, éclot magnifiquement un comédien qui joue ici son premier rôle. Beaucoup de promesses en un seul film, qui donnent envie d’en voir plus. ⎥ Audrey Pailhès
IBRAHIM
Réalisateur(s) : Samir Guesmi
Acteur(s) : Abdel Bendaher, Samir Guesmi, Rabah Naït Oufella
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h20
Synopsis : La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute...