i feel good

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Réalisateur(s) : Benoît Delépine, Gustave Kervern
Acteur(s) : Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jean-Benoît Ugeux
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h40
Synopsis : Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.

L’esprit du lieu. Tourné quasi intégralement dans le village Emmaüs de Lescar-Pau, I Feel Good est une œuvre colorée, aux décors atypiques, à l’artisanat revendiqué et qui transpire d’un esprit de solidarité revigorant. En même temps, cette nouvelle comédie des créateurs de Louise-Michel (2008) est un véritable brûlot politique, fustigeant un libéralisme d’un autre âge, aussi intenable que ridicule. « Nous montrons combien l’individualisme forcené, la volonté de devenir riche pour devenir riche, sans penser aux conséquences, est une maladie » revendique le duo de cinéastes. Avec potentiellement sept milliards de victimes, est-il précisé dans le film… Autant de noires prospectives n’empêchent nullement I Feel Good de bien porter son titre, sans jamais verser dans les bons sentiments – ce qui le rend férocement drôle. Eclats de rire garantis. “Rendre beau les petites gens” grâce à la chirurgie low cost est le naïf projet de start up de Jacques, bien décidé à s’enrichir… L’univers subversif du film n’est pas sans poésie, grâce aux tripatouillages de ces cinéastes sorciers : ici, ruptures d’échelles de plans (du très gros au très large et inversement), là, décadrages et absences de contre-champs, partout des comédiens au rythme d’une bande-son signée Mouss & Hakim (ex-Zebda)… Nouveau venu dans l’univers grolandais des deux auteurs, Jean Dujardin excelle dans le registre de la transgression, aux côtés d’une Yolande Moreau parfaitement accoutumée à leur univers cinglé et touchant : « quoi qu’il arrive, on continue de croire aux gens » avoue-t-elle en coulisse. Le film use avec talent d’une vraie liberté de ton (quelle fin !), en conservant jusqu’au bout toute leur dignité aux compagnons d’Emmaüs. La classe. ⎥ Nicolas Milesi

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