Genius

Genius

Genius

Réalisateur(s) : Michael Grandage
Acteur(s) : Colin Firth, Jude Law, Nicole Kidman…
Genre(s) : Naissance d’un chef-d’oeuvre
Origine : USA, Grande Bretagne
Durée : 1h44
Synopsis : Écrivain à la personnalité hors du commun, Thomas Wolfe est révélé par le grand éditeur Maxwell Perkins, qui a découvert F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway. Wolfe ne tarde pas à connaître la célébrité, séduisant les critiques grâce à son talent littéraire fulgurant...

Amoureux des mots et de l’écriture, vous ne pourrez qu’être séduits par Genius dont les protagonistes, Max Perkins et Thomas Wolfe, ont réellement existé dans les années 30 aux Etats-Unis. Le réalisateur anglais, Michael Grandage, homme de théâtre, s’est inspiré de la biographie d’un découvreur de talent – de talents aussi – célèbre éditeur à New-York ( « Maxwell Perkins : Editor of Genius » par A. Scott Berg) et de sa rencontre avec Thomas Wolfe, écrivain logorrhéique, tonitruant et exalté qui n’arrive pas à faire publier un manuscrit démesuré. Cette ode à l’esprit créatif et au pouvoir de la langue tranche sur les nombreux biopics qui encombrent nos écrans ! C’était un défi de prendre un éditeur comme héros, même s’il avait déjà révélé au public Scott Fitzgerald et Hemingway, auteurs majeurs de la littérature américaine.
Au-delà du travail ingrat d’écriture, de réécriture, de coupes-sombres, de choix, de renoncements qu’illustre ce film rare, le flair de l’éditeur Perkins, un visionnaire (Colin Firth, impassible), les emportements et la paranoïa du narcissique Wolfe, leurs échanges souvent houleux nous passionnent… mais pas seulement ! Peu à peu, l’émotion nous gagne lorsque Grandage s’attarde sur les rapports complexes entre les deux hommes, leur admiration réciproque, leur relation père-fils profonde et cette obsession commune, le chantier littéraire auquel ils sacrifient leur famille. Les couleurs sourdes, sépia, l’univers clos, enfumé, sans fenêtre, les vapeurs d’alcool, les discussions passionnées entre un homme méthodique et un tourbillon, leurs préoccupations, évoquent l’époque de la Grande Dépression, par petites touches : des queues pour la soupe populaire, une soirée dans une cave de jazz où Perkins se « déboutonne » à l’instar de Wolfe (flamboyant Jude Law, très habité) emporté, enfin, par le rythme… image soulignant l’élan créatif qui s’empare de l’écrivain, le happe et le dévore… ⎥ HÉLÈNE HANUSSE

Partager