FRANK

FRANK

FRANK

Réalisateur(s) : LENNY ABRAHAMSON
Acteur(s) : Domhnall Gleeson, Maggie Gyllenhaal, Scoot McNairy
Genre(s) : Comédie
Origine : GB/IRL
Durée : 1h37
Synopsis : Jeune musicien rêvant d’être une rock star, Jon croise le chemin d’un groupe de pop avant-gardiste à la recherche d’un nouveau clavier. Il devient vite le protégé de Frank, leur leader, aussi fascinant que mystérieux : ce génie musical vit dissimulé en permanence sous une grande tête en papier mâché. Entre phases de doute et éclats de créativité, rapports fusionnels et crises de confiance, l’enregistrement du premier album du groupe et les concerts les conduiront dans une véritable aventure humaine de l’Irlande jusqu’au Texas!

Frank, leader masqué d’un groupe de musique com- posé de pieds nickelés, n’est pas une pure invention de cinéma. A la fin des années 1970, le compositeur et comédien britannique Chris Sievey avait eu l’idée de se créer un personnage à la tête de papier mâché.
Chanteur, présentateur de talk-show, artiste plasticien… Frank Sidebottom occupait alors une place quasi iconique dans les médias anglais tout en conservant un anonymat inébranlable. Aujourd’hui, c’est Michael Fassbender qui enfile ce crâne halluciné pour rendre hommage à cet amuseur public méconnu des français. Inspiré, le réalisateur irlandais Lenny Abrahamson fait renaître ce personnage cartoonesque à notre époque, en se concentrant exclusivement sur la gestation périlleuse d’un premier album qui peine à sortir des tuyaux… Frank déploie alors un propos sur l’artiste contemporain, ses ambitions, son parcours créatif et l’économie qui l’en- toure. Cette comédie douce-amère finement écrite nous révèle les mécanismes de l’industrie musicale de ce nouveau millénaire, en recherche constante de nouveaux talents comme de nouvelles proies à dépouiller. A travers le processus de création d’un album expérimental, Abrahamson questionne l’identité et dessine le portrait d’une génération tiraillée entre ses velléités artistiques et cette nouvelle maladie du « buzz internet ». Ou comment l’individualité et l’originalité se font piétiner au profit d’une masse avide de sensations éphémères… Une fable drôlement triste.– KEVIN DUTOT

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