Floride

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Floride

Réalisateur(s) : Philippe Le Guay
Acteur(s) : Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain, Anamaria Marinca
Genre(s) : Doux traitement pour sujet fort
Origine : France
Durée : 1h50
Synopsis : A 80 ans, Claude Lherminier n'a rien perdu de sa prestance. Mais il lui arrive de plus en plus souvent d'avoir des oublis, des accès de confusion. Un état qu'il se refuse obstinément à admettre. Carole, sa fille aînée, mène un combat de tous les instants pour qu'il ne soit pas livré à lui-même. Sur un coup de tête, Claude décide de s'envoler pour la Floride. Qu'y a-t-il derrière ce voyage si soudain ?

Souvenez-vous de Alceste à bicyclette, des Femmes du 6° étage, du Coût de la vie ou encore de l’excellent Trois huit. Philippe Le Guay fait partie de ces trop rares réalisateurs qui savent toucher un large public sans brader leurs convictions, leur amour des comédiens et leur générosité aussi spontanée que contagieuse. Philippe Le Guay sait parler du quotidien sans que celui-ci soit anodin ou pesant. Grâce son empathie pour ses personnages, il sait rendre ses histoires aussi attachantes que crédibles. Ici, il a choisi deux acteurs en grande forme, à savoir : Jean Rochefort et Sandrine Kiberlain, qui jouent respectivement le père et la fille qui s’adorent mais ont du mal à se supporter. Philippe Le Guay filme en délicatesse ce passage difficile où les personnes âgées commencent à perdre pied, où les proches sont bien là mais ne savent pas toujours comment bien s’y prendre pour régler chaque nouveau problème qui débarque sans prévenir. Le cinéaste a eu l’excellente idée d’alterner le point de vue de la fille et du « vieux monsieur », le vieux monsieur qui perd ses repères, dans le temps, dans l’espace, et l’auteur nous égare comme il égare son personnage nous faisant ainsi éprouver ce sentiment de solitude. Ce qui fait la force et l’intérêt du film, c’est que l’on ne s’apitoie jamais sur le personnage de Jean Rochefort, on est témoin de ses petites colères, de ses manies, de ses outrances, de ses envies incongrues et de ses moments d’affection : tout ce qui en fait le charme et nourrit son caractère… insupportable. Le film fera forcément écho à du vécu chez de nombreux spectateurs. Mais cet écho reste toujours tendre et affectueux. Sans nier les difficultés (bien au contraire), Philippe Le Guay dédramatise un sujet essentiel et permettra sans doute à de nombreux spectateurs d’exprimer leur ressenti et de libérer leur parole. ⎥François Aymé

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