L’été est la période des initiations amoureuses et rencontres fugaces. Le cinéma l’a souvent illustré, et c’est ce qui compose à nouveau la matière de Fifi. Ce bijou de film offre une parenthèse qui suspend la course effrénée du quotidien, le temps d’une pause estivale qui se fera initiatique pour sa jeune protagoniste. À partir d’un argument original et ingénieux, le récit minimal qui se déroule à son rythme tranquille prend des airs rohmériens, comme le marivaudage auquel se livre les deux jeunes comédiens, qui exécutent leur pas de deux dans un accord parfait : face au charme immature et au parler traînant de Quentin Dolmaire (vu dans Trois souvenirs de ma jeunesse de Desplechin), la brillante Céleste Brunnquell – notamment repérée dans la série En thérapie, qui confirme film après film son talent précoce – promène sa silhouette arquée et sa liberté dans un mélange d’aisance et de méfiance qui séduisent. Un instant de grâce, dont il serait dommage de se priver. ⎥ Audrey Pailhès
FIFI
Réalisateur(s) : Jeanne Aslan, Paul Saintillan
Acteur(s) : Céleste Brunnquell, Quentin Dolmaire, Ilan Schermann
Genre(s) : Comédie dramatique
Origine : France
Durée : 1h48
Synopsis : Nancy, début de l’été... et Sophie, dite Fifi, 15 ans, est coincée dans son HLM dans une ambiance familiale chaotique. Quand elle croise par hasard son ancienne amie Jade, sur le point de partir en vacances, Fifi prend en douce les clefs de sa jolie maison du centre-ville désertée pour l’été. Alors qu’elle s’installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le frère aîné de Jade, rentré de manière inattendue. Au lieu de la chasser, Stéphane lui laisse porte ouverte et l’autorise à venir se réfugier là quand elle veut...