Objet à la cinématographie magnifique, EO remporta un Prix du Jury cannois auréolé d’un discours surréaliste de son réalisateur ; Jerzy Skolimowski se borna malicieusement à remercier « ses » ânes un à un, chaque individu ayant contribué à incarner le héros candide de ce contes philosophique qui ne laissera personne indifférent. Tel le Balthazar du film de Robert Bresson de 1966, l’équidé est de (presque) tous les plans, observé par une caméra qui, à travers ses pérégrinations, donne à voir les travers des hommes et le sort amer que leur monde impitoyable réserve à l’innocence. Entouré des plus grands techniciens du cinéma polonais – au premier rang desquels le chef opérateur Michał Dymek et la monteuse Agnieszka Glińska – Jerzy Skolimowski assume une liberté créatrice aussi rare qu’admirable : « Je voulais avant tout faire un film émotionnel. » Le résultat est une œuvre opératique et cruelle, constellée de trouvailles visuelles saisissantes propres à transformer les regards les plus sclérosés. Le point de vue de EO sur le monde est plus vaste que celui du cinéma ordinaire. EO est sublime. ⎥ Nicolas Milesi
EO
Réalisateur(s) : Jerzy Skolimowski
Acteur(s) : Sandra Drzymalska, Tomasz Organek, Mateusz Kosciukiewicz
Genre(s) : Drame
Origine : Pologne
Durée : 1h24
Synopsis : Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d'un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d'autres mauvais et fait l'expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.