ENNIO

ENNIO

ENNIO

Réalisateur(s) : Giuseppe Tornatore
Acteur(s) : Giuseppe Tornatore, Ennio Morricone, Bernardo Bertolucci
Genre(s) : Documentaire
Origine : Italie, Belgique, Japon
Durée : 2h36
Synopsis : A l’âge de 8 ans, Ennio Morricone rêve de devenir médecin. Mais son père décide qu’il sera trompettiste, comme lui. Du conservatoire de musique à l’Oscar du meilleur compositeur, l’itinéraire d’un des plus grands musiciens du 20ème siècle.

Au son du tic-tac d’un métronome, un frêle bonhomme en survêtement, visiblement assez âgé, se faufile dans un salon gigantesque et s’allonge sur un tapis cossu pour y faire consciencieusement sa gymnastique matinale. La séquence est entrecoupée de déclarations dithyrambiques à propos de lui, Ennio Morricone, qualifié tour à tour de « personnage énigmatique », « absorbé à sa tâche », « vraisemblablement fou » et incarnant « une grande exception à toutes les règles » (Nicola Piovani). Bref, un génie. À l’image du mouvement métronomique qui ouvre la séquence, le film de Giuseppe Tornatore va osciller tout du long entre le Ennio méthodique, grand travailleur, habité par son art autant qu’adulé par les plus grands artistes et le Ennio plus intime, livrant au réalisateur Giuseppe Tornatore ses souvenirs marquants, ses doutes et ses emballements, avec la précieuse intensité que leur amitié de très longue date autorise. Ainsi, Ennio dépasse l’hagiographie inévitable lorsqu’il s’agit de portraiturer le compositeur de musique pour le cinéma le plus couronné de superlatifs au monde. Véritable monument, Morricone est le plus populaire, le plus prolifique (plus de 500 bandes originales…) et aussi le plus aimé à la fois par le public et par les plus illustres faiseurs de films. Mais c’est auprès de l’orchestrateur de génie que Tornatore nous emmène, avec ses intuitions musicales extraordinaires (comme le cri du coyote dans Le Bon, la Brute et le Truand) et sa vocation à une expérimentation constante. Richement illustré d’extraits de films, de prises de vues sur les tournages les plus cultes, de captations de ses tournées, d’entretiens d’amis et de collaborateurs et d’archives inédites, Ennio passionne de bout en bout, s’apparentant à une véritable master class par Morricone lui-même, revisitant pour nous une carrière qui s’étend sur plus de 70 ans. Au-delà du plaisir immense de retrouver les musiques qui ont tant ému des générations de spectateurs, le film donne à voir un artiste à la passion et à la sensibilité intactes malgré les années. À ce titre, le regard d’Ennio en train d’expliciter sa musique vaut, à lui seul, le voyage dans ces 2h36 de pure cinéphilie. Une merveille. ⎥ Nicolas Milesi

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