DIAMANT NOIR

DIAMANT NOIR

DIAMANT NOIR

Réalisateur(s) : Arthur Harari
Acteur(s) : Niels Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h55
Synopsis : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs Pier Ulmann vivote à Paris, entre chantiers et larcins qu’il commet pour le compte de Rachid, sa seule "famille". Son histoire le rattrape le jour où son père est retrouvé mort dans la rue, après une longue déchéance. Bête noire d’une riche famille de diamantaires basée à Anvers, il ne lui laisse rien, à part l'histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance. Sur l’invitation de son cousin Gabi, Pier se rend à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann. La consigne de Rachid est simple : « Tu vas là-bas pour voir, et pour prendre. » Mais un diamant a beaucoup de facettes…

Après deux courts-métrages remarqués, le jeune Arthur Harari fait le pari d’un premier film de genre, ambitieux, et le réussit, ce qui est assez rare pour être souligné. Affirmant une cinéphilie éclectique, le cinéaste et son frère Tom Harari, chef opérateur du film, mêlent réalisme brut et stylisation formelle jusqu’au lyrisme. Diamant noir croise film noir et tragédie mythologique, pour dessiner les multiples figures du père et du fils. Pier, un jeune homme ténébreux et tourmenté, est projeté par le destin dans un milieu confiné, celui du quartier ultra-sécurisé des artisans-tailleurs de diamants, au cœur du monde globalisé contemporain. Grâce à Gopal, diamantaire indien, Pier découvre «le travail de la lumière. Comment c’est possible de tracer un chemin à la lumière dans la pierre.» Les souvenirs, fantasmes et projections, pour aller des fils vers les pères, alternant élans sincères et ambivalences, forment un labyrinthe dans lequel se perdent les personnages. Par une savante alchimie, Arthur Harari fait le choix d’une distribution étonnante et juste, aux accents divers, qui ancre le film dans la réalité. Pour les fils, Niels Schneider, découvert blond chez Xavier Dolan, tout en nuances et ambiguïté, et August Diehl, acteur de théâtre et de cinéma, réputé en Allemagne, aussi fragile que déterminé. Pour les pères, le grand metteur en scène de théâtre Hans-Peter Cloos, le non moins célèbre danseur de Bharata Natyam, Ragunath Manet, l’acteur de séries TV flamand Jos Verbist et le braqueur et auteur de romans noirs Abdel-Hafed Benotman auquel le film est dédié. Sans aucun doute, Arthur Harari s’impose comme un nouveau cinéaste… dont l’ensemble de la presse a fait l’éloge et publié de très longs entretiens, ce qui ne trompe pas sur l’avenir qu’elle lui prête… A suivre donc !
⎥ FLORENCE LASSALLE

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