DEMOLITION

DEMOLITION

DEMOLITION

Réalisateur(s) : Jean-Marc Vallée
Acteur(s) : Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Chris Cooper
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 1h41
Synopsis : Banquier d'affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d'autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu'au moment où sa correspondance attire l'attention de Karen, la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d'abord par faire table rase de sa vie passée …

A coups de masse frénétiques et de bulldozer, Davis réduit sa luxueuse maison aseptisée à néant, tout comme ses années de mariage et de réussite sociale, et semble en retirer une profonde satisfaction, un des savoureux moments iconoclastes et jubilatoires du film. Rarement le thème du deuil aura-t-il été approché au cinéma d’une manière aussi peu conformiste – souvent comique – que dans ce dernier film particulièrement dynamique … pêchu, de Jean-Marc Vallée. Dix ans après C.R.A.Z.Y.,  étape importante de sa carrière, le réalisateur québecois nous malmène dans ce film audacieux, déjanté, au sujet « casse-gueule », réflexion sur le deuil et l’essentiel de la vie. A l’instar de ses concitoyens réalisateurs (Denis Villeneuve, Xavier Dolan), Jean-Marc Vallée affectionne les relations père-fils, la perte de l’autre, la rédemption, le droit à la différence, traités de manière inattendue et, comme toujours, avec sensibilité. « C’est mon film le plus Rock’n Roll », déclare t’il, une allusion à la bande son (musique accoustique et guitare des années 60-70, chanson rock crazy on you) et au portrait décalé et souvent provocant de Davis, apathique, insensible… à son comportement insolite, limite sociopathe, se manifestant par quelques moments jouissifs plutôt hilarants qui culminent dans la destruction de sa maison, faisant métaphoriquement table rase de sa vie antérieure d’une façon quasi maniaque, après des années de conformisme et somnambulisme. Jake Gyllenhaal, fascinant artiste caméléon, (Brokeback Mountain, Nightcrawler), ici énigmatique veuf mutique, incapable de pleurer la mort de sa femme, porte magistralement le film. La rencontre d’un gamin étonnant, fou de musique (attachant Judah Lewis, très prometteur), qui se cherche, et de sa mère ( Naomi Watts), tous deux déboussolés, participe de ce chaos thérapeutique où Jake casse la baraque…sans enfoncer le clou ? ⎥ HÉLÈNE HANUSSE

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