DALTON TRUMBO

DALTON TRUMBO

DALTON TRUMBO

Réalisateur(s) : Jay Roach
Acteur(s) : Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren
Genre(s) : Biopic, drame
Origine : USA
Durée : 2h4
Synopsis : Hollywood, la Guerre Froide bat son plein.Alors qu’il est au sommet de son art, le scénariste Dalton Trumbo est accusé d’être communiste. Avec d’autres artistes, il devient très vite infréquentable, puis est emprisonné et placé sur la Liste Noire : il lui est désormais impossible de travailler.Grâce à son talent et au soutien inconditionnel de sa famille, Il va contourner cette interdiction. En menant dans l’ombre un long combat vers sa réhabilitation, il forgera sa légende.

L’usine à rêves américaine fait feu de tout bois et sait, comme aucune autre cinématographie, ériger en fiction divertissante les arcanes les moins reluisants de sa propre histoire. Dalton Trumbo est de ces films qu’on regarde autant pour le plaisir du spectacle – la reconstitution historique captivante du Los Angeles des années 50, le rythme enlevé qui tient en haleine – que pour l’intérêt que représente le récit richement documenté d’un homme – le plus connu des Dix d’Hollywood – en lutte contre le Maccarthysme hollywoodien. Dalton Trumbo, n’est pas Ave, César ! – comprendre «déjanté». La comédie de Jay Roach suit non sans émotions le destin sinueux de Trumbo – et des siens – , depuis les studios de la Warner qui le licencient, jusqu’aux bureaux peu reluisants des Kings Brothers Productions, pour lesquelles Trumbo travaillera anonymement, en passant par les salons du nabab Louis B. Mayer, le patron pas si puissant de la Metro Goldwyn Mayer… Le savoir-faire de Jay Roach (les Austin Powers, la saga des Mon beau-père et moi) fonctionne à plein, parvenant à ménager une vraie drôlerie dans ce portrait du scénariste Trumbo, lui-même rompu aux lois impitoyables du rebondissement. Le film foisonne de personnages hauts en couleur et d’anecdotes véridiques que n’aurait pas renié Kenneth Anger, le chroniqueur sulfureux de Hollywood Babylone. Dalton Trumbo passe de scénariste le mieux payé du monde à celui de black-listé condamné à ne pas aller chercher les Oscars remportés par ses pseudonymes… Le casting de Dalton Trumbo est savoureux de bout en bout, depuis Helen Mirren en Hedda Hopper (la part sombre de l’écriture à Hollywood) plus sorcière que jamais, jusqu’à John Goodman, impayable en producteur au caractère un rien fruste… Bien entendu, la très bonne idée de Dalton Trumbo est d’avoir proposé le rôle-titre au très talentueux Bryan Cranston, cet autre artiste au succès tardif phénoménal, grâce à son rôle de Walter White dans la série multi-primée Breaking Bad. Cranston est le parangon idéal du talent persévérant qui fini par triompher. Une revanche dont l’honorabilité fait plaisir à contempler. ⎥NICOLAS MILESI

Partager