COLD WAR

COLD WAR

COLD WAR

Réalisateur(s) : Pawel Pawlikowski
Acteur(s) : Joanna Kulig, Tomasz Kot, Borys Szyc
Genre(s) : Drame
Origine : Pologne, France, GB
Durée : 1h29
Synopsis : Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible.

Si cette dernière réalisation du polonais Pawel Pawlikowski, auteur du très remarqué Ida, pouvait espérer la récompense ultime au dernier festival de Cannes, son prix de la mise en scène est une belle conso- lation toute méritée. Tout comme dans Leto du russe Serebrennikov, également en compétition, un sublime noir et blanc fait renaître l’ère soviétique. Et comme à son habitude, Pawlikowski a apporté un soin d’orfèvre à la photographie et au cadre, dans un format en 1:33 pour une magnificence picturale de chaque plan, moins contemplative et plus dramatique que dans Ida. Si le propos semble d’abord politique, à tra- vers l’exposition inaugurale d’une exaltation nationaliste des traditions polonaises, qui précède l’exil vers l’Ouest et le Paris du milieu du siècle, ce climat contextualise une intrigue à la portée plus universelle. Le ci- néaste rend hommage à ses parents en faisant revivre leur relation tour- mentée de part et d’autre du rideau de fer. Car Cold War est avant tout le récit déchirant d’une histoire d’amour qui traverse le temps, retraçant à renfort d’ellipses la passion de deux êtres semblant tant condamnés à s’aimer qu’à se séparer. Et au cœur de leur histoire et du film, la mu- sique, véritable vecteur de la passion entre les personnages à l’origine de scènes étourdissantes : du folklore populaire au jazz, de nombreux morceaux de bravoure accompagnent la relation entre Viktor et Zula et lui donnent toute son intensité. Une intensité merveilleusement resti- tuée par le couple de comédiens qui livrent une prestation éblouissante, avec une mention toute spéciale à la jeune Joanna Kulig, dont la fougue et la beauté participent à la fascination et l’emprise durable que produit ce film magistral. ⎥ Audrey Pailhès

Partager