epuis Le Déjeuner du 15 août (2009), Gianni Di Gregorio nous régale de son regard tendre et caustique, à travers un cinéma digne héritier des années mythiques de la comédie italienne (Jean Gili, présent pour l’Unipop Été du 26 août, pourra peut-être en témoigner). Fort de l’apparente simplicité des scénarios bien peaufinés, Citoyens du monde suit des héros aux travers gentiment égratignés, contribuant au passage à les rendre d’autant plus sympathiques. Les trois comédiens – dont le cinéaste, à chaque fois présent à l’écran – incarnent avec talent des retraités certes velléitaires, mais plus conscients de la marche du monde qu’il n’y paraît d’abord. Le Professeur, Giorgetto et Attilio transportent chacun la singularité d’une vie déjà bien entamée et déambulent dans une Rome pas du tout muséale, mais peuplée de romains en proie à la crise sociale qui frappe l’Italie. Avec une pudeur très émouvante, le projet des trois compères s’achève dans une grande noblesse qu’on ne dévoilera pas ici. Et le dernier plan du film de rappeler dans un sourire que la noblesse véritable est justement pétrie de beaucoup d’humilité. ⎥ Nicolas Milesi
CITOYENS DU MONDE
Réalisateur(s) : Gianni Di Gregorio
Acteur(s) : Gianni Di Gregorio, Ennio Fantastichini, Giorgio Colangeli
Genre(s) : Comédie
Origine : Italie
Durée : 1h31
Synopsis : Il n’est jamais trop tard pour changer de vie. Deux retraités, le Professeur, qui a enseigné le latin toute sa vie, et Giorgetto, Romain pur jus qui touche une pension de misère, se disent qu’ailleurs, dans un autre pays, l’herbe sera plus verte et leur pouvoir d’achat plus conséquent. Ils sont rejoints dans leur projet de départ par Attilio, antiquaire bohême et grande gueule. Déménager, mais où ? C’est la première question, et peut-être déjà celle de trop. Tant bien que mal, le trio s’organise. Il faut faire ses adieux, retirer ses économies, etc. Mais le plus dur dans l’exil, c’est quand même de partir.