CHAINED

CHAINED

CHAINED

Réalisateur(s) : Yaron Shani
Acteur(s) : Stav Almagor, Eran Naim, Stav Patay
Genre(s) : Policier
Origine : Israël
Durée : 1h51
Synopsis : Flic consciencieux et expérimenté, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Le jour où, à la suite d’une enquête interne de la police de Tel-Aviv, il se trouve brutalement mis à pied, il réalise que sa femme lui échappe de plus en plus… Saura-t-il réagir avant que son monde ne s'effondre ?

Après Ajami (l’histoire de destins croisés au cœur d’une ville déchirée, Caméra d’or à Cannes en 2009) le réalisateur israëlien Yaron Shani revient avec une « trilogie de l’amour » dont Chained constitue le second volet (le premier film, Stripped, n’est pas sorti en France à ce jour). Décrivant l’inexorable délitement de la vie professionnelle et personnelle de Rashi, Chained livre en creux un portrait cruel de la société israélienne contemporaine. Dans ce pays où la notion de frontière constitue un paradigme particulièrement aïgu, Yaron Shani fabrique un cinéma de la lisière – mouvante et inconfortable – entre fiction et réalité. Entre la grande véracité du jeu des comédiens (dont certains n’en sont pas) et les pastilles de floutage qui émaillent certaines images (parce que trop crues, trop violentes, ou pour protéger le droit à l’image des figurants malgré eux), Chained orchestre de bout en bout une tension extrêmement réaliste, parfois difficile à soutenir. Le personnage principal (Eran Naim, impressionnnant) porte le film sur ses robustes épaules et ne manque pas d’émouvoir avant que d’effrayer. Troué d’ombres et de non-dits, le récit qu’il obnubile n’est que celui de sa propre perspective. Il faudra attendre Beloved (sortie le 15 juillet) pour mesurer toute l’ambivalence tragique de la réalité qui est la sienne et qui ne saurait se résumer à un insurmontable sentiment d’abandon, aussi ardent soit-il. – Nicolas Milesi

Partager