Voilà une jolie surprise, récompensée par le Grand Prix du Festival du Cinéma américain de Deauville. Là où le sujet pouvait laisser craindre un conflit de classe ou d’origine, traité avec réalisme ou romantisme, Ira Sachs nous réjouit une fois encore. Antonio-Tony, minot extraverti qui tient tête à son (authentique) professeur de théâtre dans une scène d’anthologie. Face à Jacob-Jake, jeune pousse délicate, qui rêve d’intégrer la fameuse école d’art LaGuardia. Le père de Jake est acteur Off-Broadway, tandis que la mère de Tony est couturière et styliste. Les conjoints sont psy ou infirmier onusien. Et pourtant… Chronique douce-amère, mélancolique et piquante, comme une couverture de Sempé pour le New Yorker, le film, tout en fine observation, est plein d’empathie pour ses personnages. Et quand la caméra accompagne Jake en rollers et Tony en trottinette, dans les rues de Brooklyn Village, on les sent portés par leur fraîcheur et leur détermination, n’en déplaise à la société qui les attend… ⎥ FLORENCE LASSALLE
BROOKLYN VILLAGE
Réalisateur(s) : Ira Sachs
Acteur(s) : Theo Taplitz, Michael Barbieri, Greg Kinnear
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 1h25
Synopsis : Une famille de Manhattan hérite d'une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les relations sont d'abord très cordiales, notamment grâce à l'insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s'avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins.