Quelques semaines après Carol, c’est avec plaisir qu’on retrouve un nouveau bon mélodrame au cinéma, à la mise en scène précise et classique. Brooklyn n’échappera pas à la règle qui consiste à comparer chaque film du genre à ceux du Maître : Douglas Sirk.
C’est autre chose pourtant. Brooklyn ne cherche pas à traiter ou dénoncer le carcan social, le racisme, ni toute autre forme de question sociale. Il s’agit plutôt ici d’exil, de déracinement, de l’abandon de ceux qui doivent rester au pays. Chaque personnage est parfaitement défini et incarné. C’est le cas aussi des seconds rôles, qui provoquent souvent l’émotion. Saoirse Ronan, l’actrice principale est devenue en quelques films la coqueluche d’Hollywood. À juste titre.
Le scénario est écrit par le romancier Nick Hornby. Deux de ses romans avaient déjà été adaptés au cinéma (High Fidelity et À propos d’un gamin), mais c’est étrange de trouver ici, à l’écriture d’un mélo années 50, l’écrivain pop anglais par excellence, dont l’univers est essentiellement contemporain. L’amour est partout, bien sûr, mais c’est peut-être celui que l’héroïne éprouve pour la ville de New-York, incarnation de tous les possibles, tous les espoirs, qui emporte le cœur d’Eilis et dirige finalement ses choix.
Brooklyn a remporté le Bafta 2016 du meilleur film britannique. ⎥ JEAN LE MAÎTRE
BROOKLYN
Réalisateur(s) : John Crowley, Paul Tsan
Acteur(s) : Saoirse Ronan, Domhnall Gleeson, Emory Cohen
Genre(s) : Mélodrame
Origine : Grande Bretagne
Durée : 0h1
Synopsis : Dans les années 50, attirée par la promesse d'un avenir meilleur, la jeune Eilis Lacey quitte son Irlande natale et sa famille pour tenter sa chance de l'autre côté de l'Atlantique. À New York, sa rencontre avec un jeune homme lui fait vite oublier le mal du pays... Mais lorsque son passé vient troubler son nouveau bonheur, Eilis se retrouve écartelée entre deux pays... et entre deux hommes.