Un petit film français dans l’air du temps, voilà ce qu’est Aurore. Une femme, la cinquantaine, un peu seule, beaucoup au chômage, qui voit ses filles partir et puis sa jeunesse aussi. Et puis, disons-le, le film Aurore entend saisir ce temps féminin, finalement tabou au cinéma, qu’est celui de la ménopause (quand il y a des centaines de films consacrés à l’enfance, à l’adolescence, etc…). Et Blandine Lenoir a choisi, pour ce rôle délicat, l’actrice Agnès Jaoui. Du naturel et du bagout, de l’aplomb et une façon attachante d’être un peu perdue. On la retrouve avec un plaisir certain comme une bonne vieille connaissance qui aurait pas mal de choses à nous raconter. Sans avoir l’air d’y toucher, la cinéaste passe allègrement de la comédie légère aux petites incises sociales, de la farce satirique à la romance très fleur bleue.
Elle parsème son film de moments loufoques, croque à belles dents quelques caricatures bien contemporaines (le patron « sympa » qui tutoie tout le monde mais qui au fond n’est pas sympa du tout) et dégaine des moments de franche rigolade auxquelles on ne s’attend plus (l’octogénaire en colocation senior qui branche Agnès Jaoui sur une émission ultra féministe et qui dit en trente secondes l’essentiel de ce qu’elle n’avait pas compris avant…). En somme, pas un grand film mais un bon petit film au charme rochelais qui distille un peu de mélancolie et beaucoup de gaieté. ⎥ FRANÇOIS AYMÉ
AURORE
Réalisateur(s) : Blandine Lenoir
Acteur(s) : Agnès Jaoui, Thibault de Montalembert, Pascale Arbillot
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h29
Synopsis : Aurore est séparée, elle vient de perdre son emploi et apprend qu’elle va être grand-mère. La société la pousse doucement vers la sortie, mais quand Aurore retrouve par hasard son amour de jeunesse, elle entre en résistance, refusant la casse à laquelle elle semble être destinée. Et si c’était maintenant qu’une nouvelle vie pouvait commencer ?