À CONTRETEMPS

À CONTRETEMPS

À CONTRETEMPS

Réalisateur(s) : Juan Diego Botto
Acteur(s) : Penélope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa
Genre(s) : Thriller
Origine : Espagne
Durée : 1h45
Synopsis : Pour Rafa, avocat aux fortes convictions sociales, la journée s'annonce compliquée. Il a jusqu'à minuit pour retrouver la mère d'une fillette laissée seule dans un logement insalubre. A défaut, la police placera la petite en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme injustement menacée d’expulsion, et qui pour s'en sortir, tente de provoquer une révolte citoyenne. Alors que les heures défilent implacablement pour ces deux âmes en lutte, Madrid se transforme sous leurs yeux en creuset de toutes les colères...

À contretemps inaugure un nouveau genre sur nos écrans : le thriller social espagnol ! Le film de Juan Diego Botto suit quelques règles du thriller : à savoir une action concentrée dans le temps (en l’occurrence ici 24h) et un personnage principal (l’avocat Rafa), comme les autres protagonistes qui exécutent une véritable course contre la montre, laquelle semble dés le départ bien mal engagée. Mais il s’en éloigne quand aux motivations : ici ni flics ni truands mais un avocat à la fibre sociale, une caissière, une mère célibataire qui travaille jour et nuit, une dame âgée qui s’est portée garante pour son fils et qui est en attente d’expulsion. Le cinéaste dresse un tableau sans fards d’une Espagne minée par une crise économique doublée d’une crise financière et par des services publics débordés. Avec comme lueurs d’espoir, quelques personnes de bonne volonté et des collectifs soudés et actifs. Le film est nerveux, tendu, il est porté de bout en bout par l’excellent Luis Tosar. On aura plaisir à retrouver Penelope Cruz, ici à contre-emploi mais tout à fait empathique, servie par d’excellents dialogues. On signalera au passage que la star est également productrice, c’est dire son implication dans ce projet social qui dénonce la politique aveugle et radicale d’expulsions en masse qu’a vécu l’Espagne ces dernières années. Nommé quatre fois aux Goyas (Césars espagnols), le film a rencontré un beau succès en Espagne, on lui souhaite le même succès en France, dans le sillage du fantastique As Bestas, sorti également en juillet l’an dernier. ⎥ François Aymé

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