90’s est le premier film de l’acteur américain Jonah Hill, figure connue de l’écurie de comédies de Judd Apatow, ayant déjà partagé l’affiche avec DiCaprio (Le Loup de Wall Street) ou Brad Pitt (Le Stratège). A contrario, les comédiens de sa première réalisation ne sont a priori pas connus, mais devraient rapidement le devenir… Ce jeune garçon qui nous toise sur la belle affiche de 90’s, c’est Sunny Suljic – incroyable. D’une expressivité redoutable à la Jackie Coogan, il sait aussi faire usage de son corps et transformer ce qui aurait pu être un énième film de skate en slapstick parfois drôle, souvent douloureux. Il donne une dimension burlesque à toutes ses glissades, ses chutes – passages obligés du skateboard – tout en conservant un faciès tragique. Le rapprochement est facile, mais ce jeune garçon est tout autant le Kid de Charlie Chaplin qu’un des Kids de Larry Clark. Loin d’être aussi cru que les films de ce dernier, 90’s est dès son titre une capsule temporelle qui nous projette à l’âge des premiers émois et premières fois, des premiers râteaux et des premières gamelles. Filmé en 1 :33, il nous rappelle que l’on faisait des images avant Instagram, que les caméscopes savaient capter le mouvement de cette fin de millénaire. Richard Linklater, autre réalisateur américain s’appliquant avec justesse à filmer les turpitudes de l’adolescence (Boyhood, 2014), avait dressé un portrait de la jeunesse des années 70 (Génération Rebelle, 1993) puis celle des années 80 (Everybody Wants Some !!, 2016). Jonah Hill fait celui des années 90, et ses personnages conservent le même mot d’ordre que leurs ainés : « ici pour du bon temps, pas pour longtemps ». ⎥ Victor Courgeon
90’S
Réalisateur(s) : Jonah Hill
Acteur(s) : Sunny Suljic, Lucas Hedges, Katherine Waterston
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 1h25
Synopsis : Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans, a du mal a trouver sa place entre sa mère souvent absente et un grand frère caractériel. Quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il se prépare à passer l’été de sa vie…