12 JOURS

12 JOURS

12 JOURS

Réalisateur(s) : Raymond Depardon
Acteur(s) : Sans acteurs connus
Genre(s) : Documentaire
Origine : France
Durée : 1h27
Synopsis : Depuis la loi du 27 septembre 2013, les patients hospitalisés sans consentement dans les hôpitaux psychiatriques doivent être présentés à un juge des libertés et de la détention avant 12 jours puis tous les six mois si nécessaire. C’est à titre exceptionnel que ce film a été autorisé. Pour protéger l’anonymat des personnes, les noms et les lieux ont été modifiés.

Dans le droit fil de l’excellent 10e chambre, instants d’audience, le der- nier film de Raymond Depardon est tout simplement saisissant. L’auteur filme des situations réelles jamais montrées (de manière documentaire), à l’écran. Il est rare de voir au cinéma une telle succession d’instants de vérité, intenses et graves à la fois. On assiste, quelque peu sidérés, au « protocole » de prise de décision. Le spectateur balance, sans cesse, entre l’identification au patient (qui joue sa liberté) et l’identification au juge, dont la responsabilité est considérable. On est frappé par la luci- dité, la franchise, la clarté des propos de certains patients, conscients que leur parole a peu de poids face à leur dossier médical, mais qui, malgré tout, expriment une parole éloquente qui peut nous paraitre (à nous spectateurs) convaincante. Et puis, inversement, nous assistons à des propos incohérents, contradictoires, hésitants. Que penser ? Que décider ? Et si cette procédure qui se donne pour objectif de limiter les abus de pouvoirs, les erreurs d’appréciation, n’est pas satisfaisante, n’est pas forcément « juste », par quoi faudrait-il la remplacer ? Le film de Depardon a l’immense mérite de dévoiler publiquement les mécanismes d’une procédure fragile, faillible. Il nous confronte à des questions mo- rales essentielles que l’on peut se poser à un moment ou à un autre de notre vie, pour nous même ou pour nos proches : qu’est-ce que la norme de la santé mentale ? Et à partir de de quel « stade » quelqu’un devient dangereux pour les autres ? Comment, au sens strict, en juger ? Le jeudi 16 novembre à 17h, nous pourrons poser la question à Raymond Depar- don, à la magistrate Marion Primevert et à la psychiatre Natalie Giloux, ces deux dernières étant protagonistes du film. ⎥ FRANÇOIS AYMÉ

Séance-débat organisée avec le Master de Criminologie de l’Université de Bordeaux : en présence de Maitre Marion Le Guedard, avocate, Agnès Chenard, juge des libertés et de la détention et du Dr Patrick Le Bihan, psychiatre.

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