Jackie
Genre : la mise en scène de l’Histoire
De Pablo Larraín • USA • 2016 • 1h30 • VOSTF Avec Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig..
22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des États-Unis, vient d’être assassiné à Dallas. Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d’en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l’héritage politique du président et à célébrer l’homme qu’il fut. Ceux qui ont pu voir les films précédents du cinéaste chilien Pablo Larrain (Santiago 73, Post mortem , No, El Club ou encore Neruda), savent que ce féru d’histoire, sait ce qu’est un parti pris et un point de vue. Ainsi après avoir ausculté l’histoire du Chili, il s’attaque à l’une des icônes de l’histoire américaine mais évidemment prend complètement le contrepied de ce que préfigure le titre Jackie, à savoir un biopic qui balancerait entre l’Histoire et l’intime. Pablo Larrain choisit de concentrer son sujet sur les quelques jours, les quelques heures qui séparent l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy de la cérémonie funèbre. Le motif narratif est conduit par un entretien entre Jackie Kennedy et un journaliste, avec quelques images d’archives d’actualités en insert. Le questionnement inédit et passionnant du film tourne autour du balancement entre l’image privée, l’image publique et l’image qui entrera dans l’Histoire. Comment finalement Jackie Kennedy se cabre puis se résout et comment au bout du compte elle essaie de mettre en scène son entrée à elle, à ses enfants, à son mari défunt, dans l’Histoire politique. Le film est une belle réflexion sur la fabrication du mythe et du récit national. Si Pablo Larrain a un vrai talent politique de narrateur, Natalie Portman est tout simplement exceptionnelle, sa présence, son aplomb, son sens de la répartie et son charme en impose à chaque plan. – François Aymé